dimanche 10 décembre 2017

Sang pour sang, cent pour sang, sang pour cent, cent pour cent



Parmi d’autres, une chanson à retenir :
Celle où il avouait être un mauvais père.
Et pourtant comme je le comprends.
Il est cet enfant qu’il n’a plus cessé d’être,
Celui qui n’a pas été aimé par ses parents.
Que donner quand on n’a rien reçu ?

On ne s’en remet jamais.
J’ai mis plus de cinquante ans à le savoir.
J’avais cru longtemps à une possibilité de guérison,
Mais c’est une blessure qu’on porte indéfiniment ;
Ne nous reste que l’option de l’accepter.
La refuser serait perdre la raison.

Il n’a pas su bien faire pour ses enfants de sang.
Il a su être meilleur père sur le tard pour ses enfants de cœur.
Il a eu le temps (pas assez) mais il a eu l’occasion,
Même tronquée puisqu’offerte pour lui.

On peut lui reprocher de ne pas être un intellectuel,
Comme si c’était une faute volontaire.
Moi je vois toujours en lui cet enfant mal aimé,
Ce parent à retardement
Comme un miroir.

Je n’aurais pas une deuxième chance de me rattraper
Pour être meilleure mère
Comme celle qu’il a eue
Mais qu’il n’a pu mener à terme.

Moi j’ai sorti mon unique fils
De la prison où il était
Pour l’enfermer dans une autre.
Rejoindre notre monde ordinaire
Est-ce vraiment souhaitable
Si l’on doit renoncer aux qualités extraordinaires ?

Je n’aurais pas la possibilité de rattraper mes fautes
Avec des petits-enfants
Ou des enfants de cœur.
Lui l’a eue et il a fait de son mieux.



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