Selon
Luc Ferry :
« Dans ce
jugement, trois fautes lourdes ont été commises : d’abord en tenant les avis
des psychiatres pour «scientifiques», ce qui est une plaisanterie : la
psychiatrie, comme la philosophie, est tout sauf une science, les biais
idéologiques y sont omniprésents, à preuve le fait que sur les trois rapports,
l’un concluait à une simple «altération du discernement» du meurtrier, tandis
que les deux autres parlaient d’«abolition», ce qui plaidait pour
l’impossibilité de le juger. »
Lire l’article du Figaro.
Luc Ferry n’a pas tout
à fait tort, et n’a pas tout à fait raison, ou bien sa pensée a été trop
résumée.
Explication :
nombre « d’experts » psy judiciaires sont d’obédience psychanalytique.
Qu’ils aient ou non suivi des études scientifiques, comme les médecins
psychiatres ; la psychanalyse étant à la psychologie et la psychiatrie
scientifique ce qu’est l’astrologie à l’astronomie, leur « foi » en
la psychanalyse l’emporte sur les preuves scientifiques. Ils sont d’ailleurs
les premiers à revendiquer cette approche, nostalgiques d’une spiritualité que
leur héritage de mai 68 avait voué aux gémonies, aussi vrai que les Français
sont fascinés par la famille royale d’Angleterre, longtemps après avoir coupé
la tête de leur souverain.
Il y a donc bien une
psychologie et une psychiatrie scientifiques, et même, n’en déplaise à Luc
Ferry, la philosophie fait preuve d’une réflexion bien plus logique que la
psychanalyse.
Dans l’affaire de l’enlèvement,
suivi du viol et du meurtre de la petite Loubna Benaïssa en Belgique, son meurtrier, pédophile notoire, avait été auparavant
libéré suite à une précédente affaire (et avait alors eu toute latitude pour commettre ces crimes sur la petite) car, selon 2 des 3 experts psy judiciaires du précédent procès le concernant,
« il avait verbalisé ses crimes et donc n’était plus dangereux pour la
société ». Le 3e expert s’opposait à cette expertise, ayant
décelé une dangerosité chez le prévenu, et estimant trop risqué pour la société de le remettre en liberté. La suite a prouvé qu'il ne se trompait pas...
Faut-il préciser que
les 2 experts ayant permis le relâchement du futur meurtrier de la petite
étaient d’orientation psychanalyste, tandis que l’expert plus clairvoyant était
d’orientation cognitivo-comportementaliste, soit une approche éprouvée de la
psychologie/psychiatrie scientifique ?
Le parallèle avec l’affaire
du non-procès d’Halimi est flagrant. Un expert factuel, deux autres pétris de
convictions irrationnelles.
N’en déplaise à
certains, critiquer Freud (ou autre personnalité de confession juive par rapport
à son action ou discours) n’est pas faire preuve d’antisémitisme, bien facile
accusation pour ceux qui sont à court d’arguments factuels. Preuve en est de
cette affaire Sarah Halimi.
Une réforme urgente de
la justice passe d’abord par l’accréditation de ses experts, qu’elle se fasse en
fonction de critères objectifs et éprouvés.
Faut-il rappeler cette
citation d’un « expert » de l’affaire d’Outreau : « Quand
on paye 15 euros des expertises au tarif d’une femme de ménage, on a des
expertises de femme de ménage ».
Ceux-là même qui
avaient certifiés les viols répétés de certains des enfants alors que l’examen
physique de ces enfants révélait qu’il n’en était rien ?
Ceux-là qui ont, par
effet boomerang de leurs délires, discrédité la parole des véritables victimes,
d’Outreau et d’ailleurs par la suite ?
Ah et puis l’affaire Grégory et les analyses des écritures du/des corbeaux qui n’en finissent pas de se contredire ?
La justice française est malade, et le principal virus vient de ses experts.
C’est là qu’il faut administrer un grand traitement, à défaut de vaccin.
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