Parce
qu’il y a des moments de l’histoire qui ne se disent pas.
Être
jolie, pour les filles en temps de guerre, c’est parfois une chance de survie.
C’est
parfois un risque de mort. Et pire encore.
C’est
parfois un choix qui n’en est pas un : perdre deux vies, ou n’en sauver qu’une.
Ce
mot :
C’est
pour ces enfants qui sont rentrés chez eux, un beau jour avant 1975, et qui ont
trouvé leur mère morte dans une flaque de sang.
C’est
pour toutes ces femmes, sorties de l'aile maternité, qui passent à la
casserole illico avec retour à la case départ au bout de 9 mois.
C’est
pour toutes ces mères niées qui n’ont pas pu enfanter après « complications ».
C’est
pour toutes ces femmes qui ont entendu dire « je me retiens » - c’est
pour tous les enfants nés ensuite.
C’est
pour tous ces enfants qui n’ont pas été désirés, ceux du placard, ceux qui ont
bouffé dans la gamelle du chien, ceux qui…
C’est
pour toutes celles qui regretteront toute leur vie de l’avoir fait, alors qu’elles
savaient que c’était la meilleure solution, qu’elles n’avaient pas d’avenir à
offrir à leur futur enfant, et qui chercheront tout au long de leur vie son
regard dans celui des autres.
C’est
pour, dans un monde où l’eugénisme sera bientôt roi, qu’on respecte autant le
choix de la vie que le choix de ne pas la continuer.
Car
c’est le choix de l’amour. Pour les deux.
Adieu,
Madame.
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