mardi 11 juin 2013

Un droit fondamental pour l'être humain, avec ou sans autisme


Une analyse de Paul Tréhin :


Dans cette étude on trouve le paragraphe suivant :

 “Difficulty navigating the terrain of friendships and social interaction is a hallmark feature of autism,” Shattuck said. “Nonetheless, many people with autism do indeed have a social appetite. They yearn for connection with others. We need better ways of supporting positive social connection and of preventing social isolation.”

Traduction :

 "La difficulté de naviguer sur le terrain de l'amitié et de l'interaction sociale est un des traits caractéristiques de l'autisme», a déclaré Shattuck. "Néanmoins, de nombreuses personnes atteintes d'autisme ont un appétit social. Ils aspirent à la connexion avec les autres. Nous avons besoin de meilleures façons de soutenir le lien social positif et de prévenir l'isolement social ».

Contrairement aux propositions de psychanalystes disant qu’il faut attendre l’émergence du désir avant d’éduquer les enfants autistes, cette étude, comme d’autres l’ayant précédée, montre que les personnes autistes ont un appétit social ; ce qui leur manque pour rassasier cet appétit social, ce sont les moyens de participer à  la vie sociale, moyens de communication et d’interaction. En gros il leur manque un « langage social » ; comme tous les langages, plus jeune on les apprend, plus facile est cet apprentissage.
 
Avec l’aide d’apprentissages précoces, on permet aux potentialités présentes chez les enfants autistes d’être exprimées. Si on ne permet pas à l’enfant d’apprendre les moyens de communication et d’interaction, on l’enferme là concrètement dans son autisme, au sens de Bleuler. Les enfants sortent le plus souvent plus autistes de l’hôpital de jour qu’ils n’y étaient entrés.
 
 
 

Je rappelle comment Lorna Wing avait exprimé cette idée de manière humoristique : « Dans un hôpital de jour, l’équipe soignante décide d’aider les enfants autistes en intégrant un chien dans le service pédopsychiatrique.  Au bout de 15 jours, le psychiatre décide d’aller voir le résultat de cette expérience : il entre dans la salle où on avait mis le chien avec les enfants autistes et il voit le chien dans un coin de la salle, en train de se balancer d’avant en arrière ».

Plus sérieusement, les problèmes rencontrés par les enfants autistes à l’école, à la maison ou dans le tissu social tiennent au fait qu’ils n’ont pas accès à la communication et aux processus d’interaction, ce qui les conduit souvent à s’exprimer avec ce qu’on appelle « des troubles du comportement ».  Lors d’un exposé du Pr Shoppler à Limoges sur le thème des « des troubles du comportement »  il a commencé son intervention par une présentation des stratégies éducatives. Comme j’étais traducteur je me suis dit qu’il devait s’être trompé de thème.

Mais en fait, pas du tout : il a fait remarquer que si on avait donné, grâce à l’éducation, aux enfants autistes des moyens de communication et d’interactions sociales en général «  les troubles du  comportement »  n’apparaissaient pas. Quand on sait et peu dire « J’ai faim », « J’ai soif » ou, plus grave, « J’ai mal », on n’a pas besoin d’essayer d’exprimer cela par des gestes ou des cris violents pour obtenir une réponse et de l’aide.

Contrairement à ce que croient les psychanalystes et les équipes dans le médico-social, les « troubles du comportement »  ne sont pas intrinsèques à l’autisme. 

Notez qu’on reproche une collusion entre les TCC (Thérapies Cognitivo-Comportementales) et les instituts pharmaceutiques, or ce sont surtout les psychiatres dans les hôpitaux psychiatriques ou les psychiatres dans les établissements du médico-social qui prescrivent le plus de neuroleptiques ; cela principalement pour éviter au personnel de subir les « troubles du comportement » qu’ils ne savent, en général, pas gérer autrement.

Les TCC au contraire permettent d’éviter le plus possible d’avoir recours à des médications qui transforment les personnes autistes en zombies.

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