Une analyse de Paul Tréhin :
Dans cette étude
on trouve le paragraphe suivant :
“Difficulty navigating the terrain of
friendships and social interaction is a hallmark feature of autism,” Shattuck
said. “Nonetheless, many people with autism do indeed have a social appetite. They
yearn for connection with others. We need better ways of supporting positive
social connection and of preventing social isolation.”
Traduction :
"La difficulté de naviguer sur le terrain de l'amitié et
de l'interaction sociale est un des
traits caractéristiques de l'autisme», a déclaré Shattuck. "Néanmoins, de
nombreuses personnes atteintes d'autisme ont un appétit social.
Ils aspirent à la connexion avec les autres. Nous avons besoin
de meilleures façons de soutenir le lien social positif et de prévenir l'isolement social ».
Contrairement aux
propositions de psychanalystes disant qu’il faut attendre l’émergence du désir
avant d’éduquer les enfants autistes, cette étude, comme d’autres l’ayant
précédée, montre que les personnes autistes ont un appétit social ; ce qui
leur manque pour rassasier cet appétit social, ce sont les moyens de participer
à la vie sociale, moyens de communication et d’interaction. En gros il
leur manque un « langage social » ; comme tous les langages,
plus jeune on les apprend, plus facile est cet apprentissage.
Avec l’aide
d’apprentissages précoces, on permet aux potentialités présentes chez les
enfants autistes d’être exprimées. Si on ne permet pas à l’enfant d’apprendre
les moyens de communication et d’interaction, on l’enferme là concrètement dans
son autisme, au sens de Bleuler. Les enfants sortent le plus souvent plus
autistes de l’hôpital de jour qu’ils n’y étaient entrés.
Je rappelle comment
Lorna Wing avait exprimé cette idée de manière humoristique : « Dans
un hôpital de jour, l’équipe soignante décide d’aider les enfants autistes en
intégrant un chien dans le service pédopsychiatrique. Au bout de 15 jours,
le psychiatre décide d’aller voir le résultat de cette expérience : il
entre dans la salle où on avait mis le chien avec les enfants autistes et il
voit le chien dans un coin de la salle, en train de se balancer d’avant en
arrière ».
Plus sérieusement,
les problèmes rencontrés par les enfants autistes à l’école, à la maison ou
dans le tissu social tiennent au fait qu’ils n’ont pas accès à la communication
et aux processus d’interaction, ce qui les conduit souvent à s’exprimer avec ce
qu’on appelle « des troubles du comportement ». Lors d’un
exposé du Pr Shoppler à Limoges sur le thème des « des troubles du
comportement » il a commencé son intervention par une présentation
des stratégies éducatives. Comme j’étais traducteur je me suis dit qu’il devait
s’être trompé de thème.
Mais en fait, pas
du tout : il a fait remarquer que si on avait donné, grâce à l’éducation,
aux enfants autistes des moyens de communication et d’interactions sociales en
général « les troubles du comportement » n’apparaissaient
pas. Quand on sait et peu dire « J’ai faim », « J’ai soif »
ou, plus grave, « J’ai mal », on n’a pas besoin d’essayer d’exprimer
cela par des gestes ou des cris violents pour obtenir une réponse et de l’aide.
Contrairement à ce
que croient les psychanalystes et les équipes dans le médico-social, les
« troubles du comportement » ne sont pas intrinsèques à
l’autisme.
Notez qu’on
reproche une collusion entre les TCC (Thérapies Cognitivo-Comportementales) et
les instituts pharmaceutiques, or ce sont surtout les psychiatres dans les
hôpitaux psychiatriques ou les psychiatres dans les établissements du médico-social
qui prescrivent le plus de neuroleptiques ; cela principalement pour
éviter au personnel de subir les « troubles du comportement » qu’ils
ne savent, en général, pas gérer autrement.
Les TCC au
contraire permettent d’éviter le plus possible d’avoir recours à des
médications qui transforment les personnes autistes en zombies.
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