Ce
billet aurait pu aussi s’intituler :
Le
nouveau Roi, la nouvelle Reine et le handicap en général (et l’autisme en
particulier).
La
Princesse (Reine à partir du 21 juillet 2013) Mathilde alors logopède (orthophoniste pour les
Français) avait œuvré auprès de personnes avec autisme. Voir ici l’article :
« Belgique : une famille royale engagée auprès des personnes handicapées »
Aussi,
l’Association de Parents pour l’Epanouissement des Personnes avec Autisme (l’APEPA,
où l’humble bloggeuse que je suis y exerce quelques responsabilités) était sous le haut patronage de la Princesse
Mathilde (une première période de 5 années qui a été renouvelée et qui s’achève
quasiment au même moment qu’interviendra le couronnement).
Le
petit Prince Emmanuel ayant des troubles d’apprentissage, ses parents Philippe
et Mathilde ont décidé de l’inscrire dans l’enseignement spécialisé afin de lui
donner toutes les possibilités de répondre à ses besoins spécifiques. C’est un geste fort, qui à la fois souligne ce
que peut avoir d’excellent notre enseignement spécialisé – je suis, en tant que
maman, bien placée pour le reconnaître – mais aussi qui envoie un signal
positif aux familles dont l’enfant y poursuit sa scolarité.
Plus
tard dans l’actualité, coup de tonnerre : un livre affirme que le Prince Philippe « souffre du syndrome d’Asperger »
Prenez connaissance au passage du « diagnostic »,
raconté par l’auteur du livre :
« J’ai un ami qui est
psychiatre et on bavardait un peu de tout. Je lui raconte que le prince
Philippe garde sur son portable la liste de tous les livres qu’il a lus. Il m’a
alors expliqué que c’était bizarre, et que c’était très spécifique aux
personnes qui sont touchées par ce syndrome », affirme l’auteur de «
Kroongeheimen » (Secrets de la Couronne).
Ouh
là sûrement un psychiatre psychanalyste, on en a entendu de ces sentences chez
eux, du style « Votre fils est autiste parce que vous l’avez appelé Denis,
donc vous l’avez dénié ». En plus, ce sont des propos retransmis par une personne qui ne connaît probablement pas le syndrome d'Asperger, et hors contexte, ce qui laisse pas mal de place à l'interprétation de l'auteur du livre en question.
Pour plus de sécurité, dois-je faire traiter mon syndrome d’Asperger, car j’ai classé sur
fichier Excel tous mes DVD ? …Pour les retrouver facilement dans les mallettes où
ils sont rangés par numéro (car sinon on passait des heures dans la vidéothèque
à rechercher le film qu’on voulait visionner, que voulez-vous c’est le lot de
tous les neurotypiques…)
Une
réponse a été apportée à cette affirmation (à propos du diagnostic d'Asperger sur le Prince), sous forme d’interview du psychologue
Jérôme Vermeulen (pleine de bon sens et dont je partage chaque phrase, sauf le
titre – dû probablement au désir de la rédaction d’accrocher le chaland
le lecteur – titre qui réduisait le syndrome d’Asperger à une insulte).
Inutile de vous dire que mon sang n’a fait qu’un tour à la lecture de ce titre. Mon
fils (comme mon mari, et tant d’autres personnes, enfants comme adultes) a un
syndrome d’Asperger, et ce n’est nullement une insulte ! Pour en avoir le cœur
net, je décidai de téléphoner au psychologue interviewé dans cet article en
réponse au livre.
De fait, il s’avéra qu’il n’avait pas du tout voulu faire
une analogie entre le syndrome d’Asperger et une insulte, c’était le raccourci
d’une interview téléphonique « à chaud », accordée le jour même du 1er
article sur le livre et cette interview devant paraître le lendemain, il n’avait pu
relire le texte avant parution et ne l’avait d’ailleurs même
pas encore reçu. M. Vermeulen voulait seulement souligner, à juste titre, l’injustice
des attaques réitérées sur le Prince, qui ne datent pas d’hier. Il me demande
alors de lui envoyer le lien de l’article pour qu’il sache de quoi il retourne,
ce que je fais. En même temps, nous discutons du syndrome, de l’histoire de mon
fils, et il me demande de la lui écrire pour la faire paraître sur son site internet.
Après
avoir lu son interview, il fait paraître une explication sur son site.
Peu de temps après l’interview de M. Vermeulen dans « l’Avenir »,
le Prince Philippe s’est entretenu avec lui pour le remercier.
Cette
histoire assez insolite a permis finalement une collaboration plutôt
fructueuse.
Comme quoi, à quelque chose, malheur est bon…
Long règne à Philippe et Mathilde !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire