samedi 17 octobre 2020

Jupes toujours plus longues, idées toujours plus courtes

Je me rappelle avoir été choquée par les caricatures de Mahomet sur Charlie Hebdo. Élevée dans la région catholique, je suis cependant athée : je ne crois qu’en la science et sa perpétuelle remise en cause. Et mon seul dieu est mon fils. 

Je ne suis pas pudibonde, ni bigote : moquer une religion peut me faire rire si c’est drôle ; ce n’était pas le cas dans ces caricatures. Je ne voyais pas en quoi le prophète dans cette position humiliante, c’était drôle. J’ai pensé alors que c’était plutôt quelque chose pour provoquer, peut-être pour faire des ventes. 

C’était blessant à mon avis pour mes amis musulmans. C’était aussi dangereux. Ça mobilisait des forces de protection. Ça rendait notre pays potentielle cible d’attentats. Oui, j’ai pensé tout cela. 

Et puis, il y a eu janvier 2015. On a assassiné des dessinateurs dont l’impertinence avait égayé ma jeunesse. L’horreur. La peine de mort pour des dessins. 

Je me souviens, quand j’allais encore à l’école, il y aura bientôt 40 ans, on pouvait s’habiller comme on voulait. Avant, mes grandes sœurs portaient dans les années 1970 la minijupe à l’école, comme toutes leurs copines, car c’était alors la mode et ne choquait personne : aucune école n’aurait eu l’idée de les renvoyer se faire rhabiller. De cette époque, on voit encore sur le net des photos de jeunes filles en minijupe dans des pays passés depuis sous le joug islamiste. 

Aujourd’hui, dans certaines cités, les jeunes filles n’osent plus se mettre en jupe, quelle qu’en soit la longueur. Aujourd’hui, dans ces cités, les forces de l’ordre, les services de secours, les professions médicales ne peuvent plus rentrer. Ordre a même été donné aux préfectures de ne pas y contrôler le respect des mesures du « confinement Covid ». 

Les victimes, ce sont les gens qui n’ont pas les moyens de se sortir de là et subissent la loi de cette voyoucratie sans morale. Et, premières de ces victimes, ceux qui, en raison de leur origine, devraient respecter l’interprétation que cette voyoucratie fait de leur religion, car pour elle ils sont doublement coupables. 

Et le rayon des victimes potentielles s’élargit. Hier, un professeur décapité, dans une banlieue considérée comme tranquille. Demain qui ?

Largement responsables, les politiques collabos qui ont accordé des droits au communautarisme, à l’extrémisme, pour un réservoir de voix, piétinant ainsi les personnes qui les subissent, les plus modestes, celles qu’ils étaient pourtant censés défendre et représenter.

Tout laxisme risque en retour de provoquer des réactions décuplées. Ne pas désigner par son nom le séparatisme incriminé entraîne à un séparatisme en retour, celui de la peur, peur qui malheureusement n’a plus besoin de justificatifs, tant l’actualité quotidienne lui en apporte.

Si nos gouvernants étaient à la hauteur, ils arrêteraient de faire la guerre à l’étranger (par intérêt) quand la guerre est chez nous. Si nos gouvernants étaient à la hauteur, ils donneraient une vraie chance aux enfants de s’intégrer dans la société en offrant les moyens à l’école plutôt que de remplir les coffres de leurs suzerains en empochant au passage la part de leur vassalité. Sur le dos des pauvres serfs que nous sommes.

La journée de la jupe, c'était en 2008... On n'a toujours rien appris depuis.

 

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