Question orale de Madame Mathilde VANDORPE à Madame Christie MORREALE, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action
sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes, sur la coopération
avec la Secrétaire d'État française en charge des personnes handicapées.
Mes précisions : il
s’agit ici des Français hébergés par les institutions wallonnes conventionnées
avec la France, l’on ne parle donc pas des enfants scolarisés dans l’enseignement spécialisé belge, transfrontaliers ou hébergés dans des internats scolaires
publics, et qui dépendent d’un autre niveau de pouvoir, celui de la Fédération
Wallonie-Bruxelles, puisque la question était posée lors d’une séance du
parlement wallon. Ces écoliers sont en augmentation, donc la légère diminution
des enfants hébergés dans les instituts conventionnés est une diminution en
trompe-l’œil.
Les fonds alloués par la France
pour apporter des solutions au déplacement en Belgique ne sont guère que de 30
millions par an, donc bien peu en regard des 700 millions qui partent chaque année
en Belgique pour ces Français. À noter que le gouvernement français fait une
annonce de 90 millions d’euros, mais versés sur 3 ans ; la ficelle est un peu grosse !!!
Ils sont répartis uniquement vers les régions Île-de-France, Hauts-de-France et
Grand-Est, qui sont les principalement touchées par ces déplacements. Nous
sommes donc bien loin, en ce qui concerne la France, d’une préoccupation de ne
pas séparer des familles éloignées.
La raison de l’exil n’est pas qu’un manque de places : il s’agit aussi de se débarrasser en Belgique des cas les plus difficiles (personnes handicapées profondes, et/ou avec d’importants troubles du comportement, des comorbidités importantes, des syndromes génétiques complexes…), les associations françaises dénonçant l’exil étant les mêmes gestionnaires des établissements qui « font leur marché » en ne choisissant que les résidents les plus « performants » grâce à la pénurie de solutions. Il est donc logique que Mme Sophie Cluzel, la Secrétaire d’État française du handicap, issue de ces associations, agisse pour une inclusion à l’économie et veuille mettre toutes les personnes handicapées au travail.
Autre ironie du sort : tandis
que l’arrêté wallon de 2018 relève drastiquement les normes d’accueil des résidents
français, en France, on ouvre des « usines à Français » pour faire du chiffre. Aussi, pour faire du chiffre, on refuse la solution belge aux familles qui la demandent, qu’elles aient une
solution inadaptée, incomplète, plus éloignée, voire pas de solution du tout en France.
Une langue de bois intolérable
qui est à l’origine de situations dramatiques que l’AFrESHEB rencontre
quotidiennement.
Pour aller plus loin : analyse de l’AFrESHEB ASBL sur le rapport du groupe de travail N°4 de la conférence
nationale du handicap « Prévention des départs non souhaités en Belgique ».
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