Damned !
J’ai loupé une
formation qui était fort intéressante, hélas je n’en ai eu connaissance que
plus tard…
« Les droits de l'enfant dans les médias »
L’enfant est-il considéré comme un acteur
jouant un rôle approprié ou plutôt comme un objet instrumentalisé ?
Comment les enfants peuvent-ils participer à la
production et à la diffusion de l’information ?
Comment sont-ils entendus par les médias ?
Il s’agira également d’aborder la question sur
le plan juridique : un enfant peut-il s’opposer à ce qu’on utilise son
image ? Dans quelles limites ? Peut-il lui-même donner son
autorisation à l’utilisation et la publication d’images le représentant ?
Comment éviter les abus ? Quelles sont les
balises légales, éthiques,… ?
Qu’en disent les juges et la Cour européenne
des droits de l’Homme ?
Objectif :
Cette formation a pour objectif d’analyser le
rôle et le fonctionnement des médias à travers le prisme des droits de l’enfant
et de permettre de réfléchir la relation entre les médias et les droits de
l’enfant sous divers axes et dimensions.
Contenu :
Les relations entre l’enfant et les médias sont
nombreuses. Citons notamment :
Comment la presse parle-t-elle des enfants et
en particulier des droits de l’enfant ?
Quelle image de l’enfant véhicule-t-elle ?
Quelle est la place accordée à cette image ?
Dans quel but est-elle utilisée ?
L’enfant est-il considéré comme un acteur
jouant un rôle approprié ou plutôt comme un objet instrumentalisé ?
Comment les enfants peuvent-ils participer à la
production et à la diffusion de l’information ?
Comment sont-ils entendus par les médias ?
Diverses questions se posent également sur un
plan strictement juridique qui méritent d’être analysées au regard de la CIDE :
Un enfant peut-il s’opposer à l’utilisation de
son image ? Dans quelles limites ?
Peut-il lui-même donner son autorisation à
l’utilisation et la publication d’images le représentant ?
Comment éviter les abus de l’utilisation de
l’image des enfants dans les médias ?
Quelles sont les balises légales, éthiques,… ?
Qu’en disent les juges et la Cour européenne
des droits de l’Homme ?
Bref, les divers aspects de la relation entre
les enfants et les médias seront abordés et analysés de manière critique.
Public :
Sont particulièrement visés par cette formation
les professionnels travaillant avec des enfants, les journalistes et ceux qui
collaborent à la presse, les personnes chargées de communication dans des
structures travaillant avec/pour des enfants et plus largement toute personne
s’intéressant au rôle de la presse au regard des droits de l’enfant.
Heureusement,
le module écrit était publié sur Internet ! Voici quelques extraits :
L’enfant
« charité »
L’enfant
est aussi symbole d’innocence ; une proie facile pour ceux qui souhaitent
souligner « la souffrance et le dénuement des victimes ». S’accompagnant de
larmes, d’un air angélique ou d’un sourire, l’enfant charité est aussi un outil
de récolte de fonds. Si
les agences de communication ont trouvé en l’enfant une valeur marchande
précieuse, il semblerait que certaines organisations dans le cadre de leur
recherche de fonds développent également des stratégies de communication en se
servant de l’image de l’enfant. (…)
L’enfant
« tragédie »
On se souvient notamment du fameux cliché de
l’enfant africain mourant de faim et prêt à être dévoré par un vautour, qui
avait suscité une importante controverse au début des années 90. Si Kevin
Carter a obtenu le prix Pulitzer pour cette photographie en 1994, il n’a pu
surmonter les critiques suscitées par l’opinion publique et se suicida.
A l’inverse, la photographie de la petite Omeyra,
victime d’une catastrophe naturelle en Colombie (éruption du volcan Nevado del
Ruiz), dont les jambes étaient bloquées par les poutrelles et les briques. Sa
lente agonie durera soixante heures. Les images de l’enfant furent diffusées
dans le monde entier alors qu’elle était encore vivante. Le photographe Frank
Fournier prit des photos du drame. Les photographies, publiées après la mort de
la victime, ont quant à elle été récompensées par le prix World Press Photo en
1986.
Paola
Riva Gapany explique que ces cas d’« enfants tragédie » suscitent le malaise et
parfois la controverse : il s’agit en effet de faire poser des enfants en
souffrance au premier plan. À travers l’immortalisation de ces situations par
des images, les médias vont également mettre en avant l’incapacité des adultes
à remédier à la souffrance des enfants. Parfois, ce travail peut aussi être
ressenti comme une violation de la dignité humaine et du respect de l’individu,
qui de surcroît est un enfant. (…)
Conclusion
Si les législations ont entraîné une protection
accrue de l’utilisation de l’image de l’enfant, elles semblent protéger plus
facilement l’individu – bien que dans des circonstances particulières – que le
groupe « enfants » dans son ensemble. De
manière générale, ces différents exemples ont montré que l’enfant, à travers
son image, est encore trop souvent manipulé. Cette image véhicule des valeurs
et des intérêts qui vont parfois à l’encontre de l’intérêt supérieur de
l’enfant ou du groupe collectif enfants. Certains enfants sont d’ailleurs
particulièrement stigmatisés et en sortent d’autant plus fragilisés. (..)
Le poids de l’image et son impact sur la
construction des droits de l’enfant est donc indéniable. Ce type de conclusion
avait d’ailleurs déjà été formulé, notamment à propos de la littérature pour
enfants. Si l’utilisation de l’image de l’enfant pose de nombreuses
questions, il ne s’agit pas d’interdire toute image sur laquelle figure un
enfant, mais de rappeler à quel point il est fondamental d’utiliser l’image de
l’enfant de manière respectueuse et adaptée, tout en mesurant les effets à
court et à long terme non seulement pour l’individu en photo mais aussi pour le
groupe enfants dans son ensemble. Nous pouvons ainsi terminer en reprenant les
paroles d’Ankie Vandekerckhove :
« Respecter les droits de l’enfant dans les
médias, c’est aussi montrer une image juste et nuancée et les prendre au
sérieux (ce qui inclut les enfants comme sources d’information et pas seulement
comme des objets) »
Le module intégral ici.
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