Sous
le Haut Patronage de Sa Majesté La Reine
Journée
Annuelle 2016 de l’APEPA asbl
« Autisme :
Les Bonnes Pratiques »
Compte
rendu
Pour
sa Journée Annuelle 2016, l’APEPA a voulu rappeler les Recommandations de
Bonnes Pratiques, faire le point sur leur application actuelle et en faire
connaître les perspectives dans le cadre du Plan Transversal Autisme.
Le thème retenu, ainsi que l’affiche, ont
suscité de nombreuses inscriptions, plus qu’espérées en cette période d’examens.
Après l’ouverture par le Président
Freddy Hanot, le Dr Anne Boucquiau, Cheffe de Cabinet de Maxime Prévot, Vice-Président
de la Région Wallonne, Ministre de la Santé et de l’Action sociale, s’est
exprimée sur le déroulement du Plan Transversal Autisme. Mme Boucquiau
représente le Ministre qui, à son grand regret, n’a pas pu se libérer pour être
présent ce jour.
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Tout
d’abord, un recensement des besoins, préliminaire à toute décision, sera
effectué. Les professionnels de l’enfance (ONE, PMS…) seront formés au
dépistage précoce par les Centres de Référence Autisme (CRA).
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L’information
sera centralisée, afin qu’elle ne se « perde » pas dans les
différents niveaux de compétence. La sensibilisation à l’autisme sera aussi un
point important. Participate! recevra des
moyens.
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La
formation de base des professionnels comprendra des modules autisme. Il y aura
des formations de parents, dont certaines en résidentiel, avec une garderie
pour les enfants avec autisme par des étudiants éducateurs spécialisés.
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Les
modules de formation seront évalués pour évoluer selon besoins.
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Le
guide du Groupe de Travail de l’AViQ sur les Bonnes Pratiques sera diffusé en
septembre à tous les acteurs des services.
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Il
y a des projets-pilotes de classes spécialisées dans l’Enseignement ordinaire,
en transversalité Fédération Wallonie-Bruxelles/Régions Wallonne et Bruxelles.
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Il
y aura un suivi dans cette transversalité de la crèche, en passant par l’école,
et l’âge adulte avec un Plan de Suivi Personnalisé.
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Pour
l’inclusion dans la vie sociale, seront renforcés les partenariats entre les
associations des personnes handicapées, les associations sport et culture.
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Pour
le transport scolaire, l’objectif des groupes de travail sera de réduire la
durée des parcours et aussi de former les accompagnateurs.
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En ce qui concerne
la Région Wallonne,
il y aura plus de moyens pour les cas prioritaires, dont on sait qu’au moins 25
% concernent des personnes avec un diagnostic d’autisme. En 2016, cela
représente une augmentation de 3 millions d’euros.
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2
appels à projets de 5 millions seront lancés à l’automne, concernant des places
d’accueil, répit, hébergement pour jeunes avec autisme et double diagnostic.
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On
attend le rapport de la Grande Dépendance pour connaître les besoins en période
de crise. Des unités spécialisées seront créées avec un encadrement renforcé
(aussi bien des qualifications que du nombre de personnes) : les places
seront limitées à 6 et temporaires pour stabiliser la personne et lui faire
réintégrer le milieu de vie.
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Il
y aura des plateformes de mise en réseaux des Cellules Mobiles d’Interventions (CMI)
qui seront renforcées.
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Les
Centres de Référence auront une meilleure couverture géographique (un CRA sera
créé à Namur) et les CRA existants seront renforcés pour réduire les listes
d’attente.
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Dès
2016, différentes actions se mettent en place ; l’APEPA est sollicitée
pour opérationnaliser ces actions.
Première
partie de la Journée, cinq conférences :
Présentation de M. Ghislain
Magerotte, Professeur émérite de l’UMons, Président d’Honneur du SUSA, Chevalier
de la Légion d’Honneur :
L’avis
du Conseil Supérieur de la Santé : Qualité de vie des jeunes enfants
autistes et de leur famille.
Quelques remarques orales de M. Ghislain
Magerotte :
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Il
vaut mieux parler de détection précoce plutôt que de dépistage. Le dépistage
est systématique, pour une tranche d’âge déterminée. Nous n’avons pas encore
assez de réponses pour ceux qui sont diagnostiqués. Si l’on procédait à un
dépistage chez tous les enfants, cela créerait une situation impossible.
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Les
associations doivent questionner les Hautes Écoles et les Universités pour les
pousser à proposer des formations qui incluent/abordent les Troubles du Spectre
de l’Autisme et sont en accord avec le consensus actuel et les dernières
recommandations en la matière.
Présentation de Mme Nadia
Benhamed, KCE, ULB :
Prise
en charge de l’autisme chez les enfants et les adolescents : le guide de
pratique clinique du Centre fédéral d’expertise des soins de santé.
Quelques remarques orales de Mme Nadia
Benhamed :
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Trop
peu de publications de qualité existent dans le domaine des TSA, ce qui
implique que les guides doivent en majorité faire appel au consensus d'experts
(dans ce cas, environ 50 nationaux). Pour améliorer cette situation, il faudra
davantage d'études scientifiques sérieuses ainsi que le financement pour les mener.
ü
Le
guide a été constitué au départ des deux questions :
æ Quelles sont les
preuves actuelles d’efficacité des interventions psychosociales, éducatives,
biomédicales et pharmacologiques chez les enfants et adolescents avec TSA, ou
avec un double diagnostic TSA et déficience intellectuelle ou autre trouble
associé ?
æ Quelles sont les
pratiques à recommander pour la prise en charge des enfants et adolescents avec
TSA et leurs familles ?
Présentation du Dr Éric
Willaye, Directeur du SUSA :
Les
comportements-problèmes.
Quelques remarques orales du Dr Éric
Willaye :
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Pour
la médication, le site espagnol www.pharmautisme.org/ devrait être
traduit. Le Dr Boucquiau nous annonce que
cela va se faire. Par ailleurs, il y aura une 4e CMI à Namur en
2016.
Présentation de M. Paul-André
Leblanc, Conseiller pour l’enseignement spécialisé auprès de Marie-Martine
Schyns, Ministre de l’Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles :
Les
Bonnes Pratiques dans l’Enseignement.
M. Leblanc représente la Ministre, très
impliquée dans le Plan Transversal Autisme depuis son arrivée au ministère, et
qui n’a pu être présente ce jour.
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M.
Leblanc remercie chaleureusement l’APEPA pour son aide dans le cadre du Plan
Transversal Autisme et également chaque fois que le ministère la sollicite pour
aider une famille.
Superbe
intervention, pleine d’humour et de saveur, de Josef Schovanec, philosophe, écrivain, animateur, voyageur,
qui nous parle, entre autres, des talents d’Iris Grace, du film http://www.wretchesandjabberers.org/ et qui nous
apprend que, si nous n’avons pas la chance d’être nés autistes, nous avons des
possibilités pour surmonter ce difficile handicap du « non-autisme »…
Deuxième
partie de la Journée : quatre ateliers interactifs, en deux séances :
Animé par
Pr émérite Ghislain Magerotte, Dr Razvana Stanciu et Sarah Godfroid
Monsieur
Magerotte
a dit qu'un dépistage précoce n'était pas judicieux mais qu'il était essentiel
d'évaluer systématiquement les jeunes enfants s'ils avaient des problèmes
sociaux et de communication afin de les orienter vers des centres de
références. Il a insisté sur le rôle d'un coordinateur après le diagnostic :
une personne qui puisse articuler les différents acteurs autour de l'enfant ou
de la personne adulte (qui a besoin d'un coordonnateur) pour faire un PIA
commun et sur le long terme afin de mettre un programme en place. Il a
également appuyé sur le rôle prépondérant des parents.
Les professionnels présents trouvaient
effectivement que c'était une réelle difficulté de mettre en place un projet
coordonné et que pourtant cela avait une grande importance.
Les parents ont posé des questions au
sujet du PIA qui n'est pas toujours mis en place... ils voudraient que cela
puisse se faire directement via le centre de référence après le diagnostic
établi.
Certains parents dénonçaient également le
manque de formations des instituteurs, éducateurs, même dans des classes TEACCH
et qu'il fallait interpeller le monde politique pour que cela puisse changer.
Des parents trouvaient aussi qu'ils
n'étaient pas assez impliqués dans le diagnostic de leur enfant. Et, qu'une
fois le diagnostic posé ils se retrouvaient seuls au monde...
Par rapport au modèle de Denver, il y a eu
une présentation de Madame Stanciu
qui a présenté succinctement le principe de la méthode et le fonctionnement de
l'unité Denver à l'HUDERF. Suite à cela, certains parents ou professionnels
voulaient se former à la méthode ou trouver des intervenants formés à l'ABA ou
au modèle de Denver et demandaient où ils pouvaient en trouver et visiblement
des formations Denver en Belgique ne sont pas prévues pour tout de suite. [NDLR : Ces formations sont prévues
pour les professionnels et les parents dans le cahier des charges des CAPRADEM].
Monsieur Magerotte a présenté deux livres intéressants sur l'ESDM.
2.- Bonnes
Pratiques dans la vie en institution
Animé par Chantal Sénépart, Sophie Rucquoy, Irène
Knodt, Alice Suls
Mme Sophie Rucquoy a présenté son travail comme Directrice au
Département Accueil et Hébergement des majeurs à l'AViQ.
Elle est responsable d'une centaine de logements et d'environ 80
centres d'accueil.
Elle-même et son équipe se rendent régulièrement sur place pour
effectuer des vérifications, aussi bien au niveau des bâtiments qu'au niveau de
la gestion.
C'est également son service qui accorde les agréments et les
renouvellements, ou qui fait retirer un agrément en cas de graves manquements.
Depuis l'an 2000, plus de 500 places résidentielles et 6 à 700
places en accueil de jour ont été créées.
Mme Rucquoy constate que c'est toujours trop peu et elle engage
des réflexions en permanence pour trouver des solutions.
Il y avait une liste d'attente d'environ 300 personnes que l'AViQ
continue d'examiner pour retirer les doubles ou triples inscriptions, retirer
les noms de ceux qui ont trouvé une place ailleurs, ou ne sont plus demandeurs
de place. Le dernier chiffre approche la centaine.
Mme Rucquoy est également responsable du service Cas prioritaires,
une bonne centaine par an, pour qui il faut trouver un logement et un suivi
adapté dans les plus brefs délais.
Si à l'AViQ quelqu'un est bien informé des situations critiques et
du manque de solutions c'est bien Mme Rucquoy et son équipe qui s'investissent
au maximum avec les moyens mis à disposition.
Pour les personnes avec autisme, ou avec des troubles du
comportement, ou avec un double diagnostic, il n'y a pas d'approche spécifique
dans la plupart des institutions de l'Agence.
Un Groupe de travail Autisme a été créé début 2014, et après 2 ans
un document « bonnes pratiques » a été rédigé, basé sur l'exposé du
Dr Eric Willaye, le prof. Magerotte et d'une dizaine de représentants d'institutions
de tous bords qui accueillent des personnes avec autisme. Ce document est le
résultat de consensus pour un passage réaliste vers les bonnes pratiques
préconisées par le CSS et le KCE. Le document est destiné au personnel des
institutions AViQ, il est voulu peu volumineux et facile à lire. Il est
mentionné dans le Plan
Transversal Autisme.
Transversal Autisme.
Mme Chantal Sénépart, Conseillère au Cabinet Prévot (détachée de
l'AWIPH) a enchainé en confirmant que ce document sera diffusé en septembre.
Elle a parlé de l'élaboration du Plan Transversal Autisme rédigé
par 4 Ministres concernés par l'autisme.
Parmi les axes principaux elle a surtout souligné la formation,
aussi bien des parents que des professionnels et de tous les intervenants
autour de la personne avec autisme.
Elle est en contact avec le Cabinet Marcourt pour instaurer des
modules spécifiques à l'autisme dans les études supérieures et universitaires.
Le Cabinet compte sur l'expertise du SUSA et de l'APEPA dans le
domaine des formations pour démarrer au plus vite, une première réunion est
fixée au 30 juin.
Mme Sénépart a aussi parlé des budgets. Elle a confirmé que 3
millions supplémentaires ont été libérés pour les cas prioritaires en 2016, ce
montant est pérennisé.
Elle a aussi parlé des 2 appels à projets de 5 millions chacun
annoncé dans le Plan Transversal Autisme, pour la création de places en
hébergement et des places de répit.
Et suivant les directives de l'ONU et de l'UE, un déplacement est
en train de s'opérer de l'institutionnalisation vers plus d'aide en milieu de
vie par des cellules mobiles et les SAFA (Services d’aide aux familles et aux
aînés), des aides ambulatoires en milieu de vie en cas de crises, ou la
création de LEN (logement encadré novateur).
Mme Irène Knodt, psychologue, a présenté la création du Mistral
qu'elle a fondé en 1994.
Elle avait trop souvent dû constater que les personnes avec
autisme étaient refusées quasi partout ou parfois même exclues, considérées
comme « impossibles à vivre ».
Forte de sa compétence en autisme, elle a hébergé des personnes
lourdement handicapées présentant des graves troubles du comportement, et au
bout de trois mois les progrès étaient remarquables.
Pour y arriver, Mme Knodt a fait une sélection sévère du personnel
du Mistral et elle exigeait que chacun, y compris le cuistot et le personnel de
l'entretien, suive une formation en autisme.
Et chaque résident avait son projet. Elle est convaincue
qu'il faut une direction forte pour que le personnel adhère.
Elle a aussi formé les « voisins d'en face », les élèves
d'une école dont la direction et les parents craignaient l'installation d'un
home pour personnes avec autisme si proche. Avec succès.
Par la suite elle a formé des centaines d'éducateurs à l'autisme
et elle a créé une grille d'évaluation simple à compléter par des oui et des
non, qu'elle a offerte à ses successeurs.
Pour des raisons de santé Mme Knodt a dû céder la gestion du
Mistral en 2002.
Aujourd'hui, étant officiellement à la retraite, elle continue à
accompagner les parents souvent en détresse.
Pour elle une personne autiste est une personne comme les autres
si bien accompagnée, il faut les considérer comme des êtres humains.
Mme Knodt parle d'une « humanitude » qu'elle affectionne
et qu'elle déplore ne pas rencontrer au quotidien. Elle nous a parlé des
parents qui vivent souvent seuls à la maison et qui doivent « mendier »
pour trouver une place. Il y a des listes d'attentes partout, et pour
s'inscrire il faut répondre à des questionnaires qui rentrent très/trop dans la
vie intime de la personne, pour après s'entendre dire qu'on n'a pas le
profil…Où est l'éthique ?
Elle a aussi entendu qu'on propose de faire « un essai »
à une personne avec autisme, alors qu'elles ont besoin de stabilité.
Elle tire la sonnette d'alarme parce qu’il y a de plus en plus de
personnes diagnostiquées avec autisme et les parents des enfants autistes
vieillissent plus vite que les autres dit-elle.
Mme Rucquoy a répondu qu'une des solutions consiste à diversifier
l'offre, proposer plus souvent un accueil de jour, et d'améliorer l'offre, avec
un contrôle de qualité. Elle y travaille.
Et justement pour éviter aux familles de devoir répéter plusieurs
fois la vie intime de leur enfant, avec la « liste unique » les
nouvelles demandes seront prises en compte par l'ensemble des infrastructures,
donc pour éviter de devoir s'inscrire sur plusieurs listes.
Un comité d'éthique a été créé à l'Agence début 2015.
Mme Sénépart a ajouté que 2 appels d'offre vont augmenter le
nombre de places, et le professionnalisme du personnel en matière d'autisme
sera amélioré avec l'aide du SUSA et de l'APEPA dès septembre.
Une maman se plaint de vouloir inscrire sa fille pour une place en
institution, mais que les démarches sont si compliquées parce que plus personne
ne sait qui est responsable de quoi.
Mme Rucquoy explique qu'en 2014 il a été décidé que les Bureaux
régionaux de l'AWIPH/AViQ devraient plus aller sur le terrain à la rencontre
des personnes pour mieux cerner la demande et les besoins. Une réforme des
procédures internes et des responsabilités a été introduite début 2015, et tout
s'informatise. Une évaluation est en cours, suivie des adaptations nécessaires.
Une autre maman dont le fils a 20 ans et qui était en fin de
déscolarisation, l'a placé dans un institut, mais elle constate qu'il régresse.
La réponse : dès septembre tout le personnel de l'AViQ recevra le
document « bonnes pratiques » rédigé par le GT Autisme de
l'AWIPH/AViQ, et il est question d'y coupler une journée d'introduction à l'autisme.
Le 30 juin prochain, les pôles des formations AViQ seront élaborés et un agenda
des formations sera déterminé.
Le Professeur Michel Mercier a rejoint le 2e atelier « en
institution », après avoir suivi l'atelier « 0 à 6 ans ».
Il a parlé du besoin de créer différentes formules de formation,
en transversalité, et qu'il faut aborder tous les sujets, dont l'alimentation,
les sports, la vie affective et sexuelle, le CREAHM, (Créativité et handicap
mental) les supports proposés par l'ARAPH (L’Association de recherche et
d’action en faveur des personnes handicapées) etc.
Les deux ateliers se sont terminés sur des mots positifs : le Plan
Transversal Autisme est le début d'une longue liste d'améliorations qui sont
déjà en train de se mettre en place, grâce à l'écoute des politiques, et sur
base de ce que les parents demandent et attendent. Jamais les choses n'ont
évolué aussi vite pour l'épanouissement des personnes avec autisme, dans tous
les domaines. Et les budgets suivent.
Animé
par Audrey Laurent, Monique Deprez, Grégory Béclin, Christine Deravet
Pendant
l’atelier, nous avons pu entendre le témoignage de deux professionnels
particulièrement enthousiastes et engagés ainsi que la voix des parents,
parfois satisfaits de l’aide reçue, parfois découragés par l’absence
d’accompagnement efficace, toujours très
clairs sur le fait que la situation s’améliore peu à peu mais beaucoup trop
lentement pour nombre de familles !
L’atelier a permis de définir ce que les
professionnels définissent comme les bonnes pratiques lors de deux types
d’accompagnement en famille : l’accompagnement de type ABA (plusieurs
heures chaque semaine) et l’accompagnement plus global et/ou de la famille
ayant un enfant, adolescent ou adulte avec autisme avec la recherche de
cohérence entre les divers lieux de vie du jeune, l’apprentissage par
démonstration et imitation, le travail « à la carte » élaboré en
fonction de chaque jeune et de chaque famille, …
Cela a aussi été l’occasion pour les nombreux
parents présents à l’atelier et pour les animateurs de souligner les nombreuses difficultés concrètes vécues
par les parents au quotidien :
- le manque de formation (de base ou continue)
de nombreux professionnels en autisme et dans les approches les plus efficaces
d’accompagnement des personnes avec autisme ;
- l’offre très irrégulière des
services d’accompagnement : certains sont de qualité, interviennent
régulièrement et efficacement, d’autres pas ; ces services sont mal
répartis géographiquement ;
-
l’absence de places dans les services d’accompagnement ;
- la lenteur du diagnostic et les temps
d’attentes pouvant être extrêmement longs dans les centres de référence en
autisme ;
- le coût
des formations résidentielles de parents (où parents et enfants sont
accompagnés et formés) qui décourage de nombreux parents ;
- la difficile cohérence entre les divers
lieux de vie : certains enseignants se forment, participent efficacement
aux progrès de l’enfant, en collaboration avec la famille et d’autres services
et, patatras, l’année suivante, les enseignants en question sont mutés, cèdent
la place à des enseignants plus prioritaires qu’eux, et tout est à recommencer
…
- la trop faible présence de services ou
d’indépendants proposant un accompagnement de type ABA
- l’absence de listes reprenant lesdits
services et indépendants
- le coût prohibitif pour nombre de familles
de ce type d’accompagnement et la double peine pour les parents : ils ont
un enfant qui a un handicap envahissant et ils ne peuvent pas payer le service
qui pourrait stimuler l’enfant alors même qu’ils savent que cela aiderait
beaucoup ce dernier.
À la suite de l’atelier, deux parents ont
regretté que la discussion ait davantage pris pour thème l’accompagnement des
enfants et adolescents que celui des adultes ; plusieurs parents ont
demandé que de tels échanges aient à nouveau lieu mais dans un espace-temps
plus large.
4.- Bonnes Pratiques à l’école
Animé par Jocelyne Buki,
Thierry Van Vyve, Isabelle Resplendino
L’atelier
a été l’occasion pour les enseignants animateurs d’aborder les modalités
concrètes de leur travail, dans une approche « pratico-pratique », afin de
mieux informer et outiller les parents et les professionnels présents. Aux
questions des parents, nous avons pu constater, encore une fois, que très peu
sont au courant de leurs droits (scolarisation, aménagements raisonnables,
intégration, transport scolaire, Plan Individuel d’Apprentissage et Plan
Individuel de Transition auxquels ils doivent être invités à participer, et les
personnes à saisir quand leurs droits sont bafoués). Nous avons pu utilement
les renseigner sur ces sujets.
L’APEPA a clôturé la journée
par le verre de l’amitié, célébrant son 40e anniversaire...
Déjà !
L’APEPA
remercie Jean-Marc Van Espen, Député-Président du Collège Provincial de Namur,
pour le prêt gracieux des locaux et du matériel du Campus Provincial ; M.
Maxime Prévot et la Région Wallonne pour les subsides accordés à cette
journée ; dispositions qui ont permis de pratiquer une participation aux
frais très modeste pour les familles et les professionnels, et le Ministère de
l’Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour son soutien actif.
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