Ligue
des droits de l’Homme,
138,
rue Marcadet
75018
Paris
Paris,
le 4 mars 2014
Objet : Votre soutien au film documentaire « A ciel ouvert »,
de Mariana Otero
Mesdames,
Messieurs,
Nous
avons pu lire que la Ligue des Droits de l’Homme soutenait le film « à ciel
ouvert » de Mariana Otero.
Autisme
France et les parents d’enfants avec autisme sont très choqués qu’un organisme
de défense des Droits de l’Homme puisse ainsi faire la publicité d’un film
prosélyte sur la psychanalyse prétendant s’appliquer à ce qui serait la «
psychose infantile ». Nous rappelons que cette appellation issue de la CFTMEA,
classification franco-française, n’est absolument pas reconnue par la
communauté scientifique internationale, et que la Haute Autorité de Santé et la
CNSA mettent en avant dans leurs documents la CIM, classification
internationale de l’OMS.
Les
enfants du Courtil présentent de l’autisme et/ou une déficience intellectuelle,
et/ou sont issus de milieux défavorisés, mais ils sont tous considérés par
l’équipe des professionnels du Courtil comme « psychotiques », l’équipe n’est
pas là pour les éduquer, mais pour « les accompagner dans leur folie »…
Comment
peut-on encore accepter ces concepts archaïques et révolus en 2014 ? Que
faites-vous du droit à l’éducation, à l’inclusion dans la société ?
Vous
trouverez ici des propos issus d’une conférence donnée par des responsables du
Courtil à propos de l’autisme :
Vous
trouverez ici le témoignage édifiant d’une famille dont le fils a passé un an
et demi au Courtil :
Vous
trouverez sur ce forum la critique d’un spectateur du film, (pseudonyme «
Pifpof »), postée le Mardi 7 Janvier 2014 à 02h06 :
Pour
rappel, la psychanalyse ne fait pas partie des pratiques recommandées pour les
interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées chez l’enfant et
l’adolescent. Des centaines de milliers de familles françaises vivent des
drames car elles n’ont pas ou pas eu accès aux programmes recommandés, les
seuls à pouvoir assurer à leurs enfants le soutien éducatif nécessaire : la
dignité d’être humain, c’est de pouvoir accéder à la communication, à la
compréhension de son environnement, aux interactions avec les autres, la
dignité c’est de devenir autonome.
Nous
ne comprenons pas pourquoi la Ligue des Droits de l’Homme fait de la publicité
pour une pratique, fondée sur une croyance, qui ne repose sur aucune démarche
scientifique validée et ne respecte pas les droits des enfants autistes. Nous
pensons que vous avez été peut-être été abusés par un discours séduisant, comme
l’UNAPEI l’a été, dont la Présidente a publié un erratum en haut de la page 2
de sa lettre d’information du 10 février 2014.
Nous
attendons de vous qui luttez pour les droits de l’homme et du citoyen, un
engagement majeur pour défendre l’accès aux droits des personnes autistes :
droit au diagnostic, droit à l’éducation, droit à la scolarisation, droit à la
vie citoyenne la plus ordinaire possible. Cela procède d’une démarche humaniste
que de rechercher la dignité de l’homme par l’apprentissage de l’autonomie,
l’éducation, l’accès à la citoyenneté et, selon la déclaration de l’UNESCO en
1977, « la possibilité de participer pleinement à toutes les activités de la
Communauté, offertes à ceux qui n’ont pas de handicap ».
L’attente
d’une utopique « émergence du désir », basée sur le postulat que le handicap
serait « le choix du sujet » n’est qu’un délaissement et une excuse à cette
inaction et au refus d’acquérir les compétences nécessaires à l’exercice de son
rôle d’éducateur. Stanislas Tomkiewicz a dit aussi : « La pire maltraitance que
l'on peut faire à une personne autiste est de ne pas l'éduquer et de la laisser
croupir dans son autisme ».
Nous
vous remercions de votre attention et espérons que vous prendrez en compte
l’émoi que l’appui de votre respectable institution au film de propagande a
suscité auprès des familles concernées.
Danièle
Langloys, Présidente
Isabelle
Resplendino, Secrétaire-adjointe, Déléguée aux Français de Belgique
1 commentaire:
Bravo et merci.Nous sommes trop de familles à avoir des enfants qui croupissent dans leur analphabétisme.
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