vendredi 7 février 2025

Des permanences pour des ministres éphémères ?


François Bayrou demande aux ministres de rester accessibles et de mettre en place des permanences dans leurs territoires pour « parler aux Français ». Il demande même de le faire « avec des mots simples » afin de ne pas paraître élitiste. J’entends déjà les cris d’orfraie en réaction à cette consigne, mais il faut reconnaître le que le discours sera en effet accessible au plus grand nombre, et je m’en réjouis, même si ce n’était pas l’intention première.


Un participant à la réunion ministérielle au cours de laquelle ces consignes ont été passées rapporte au Parisien son sentiment : « En gros, il nous a demandé d’être à portée d’engueulade, d’être des capteurs ». C’est interpellant, cette vision étroite, pour un ministre… Mon grand, il ne fallait pas y aller, au gouvernement, si tu as si facilement peur d’assumer ton action.



Cela fait des années (plusieurs quinquennats) que j’attends que les ministres reçoivent (pour les écouter surtout !) les représentants des Français comme les associations et autres corps intermédiaires. Depuis trop longtemps, les ministres sont issus de partis politiques et peu, voire pas du tout, de représentants de la société civile. On voit où cela nous a menés. Vous me direz, un de ceux justement issus de la société civile, le petit « Mozart de la finance » qui a achevé de ruiner la France, n’a pas été un exemple à reproduire.  

En Macronie, leur « patron », Jupiter 1er, demandait naguère à ses ministres d’être « en campagne électorale » tout le temps, de se déplacer, de se faire voir. (Bref, uniquement de la com). Je me demandais quand ils avaient le temps de bosser ? Et aussi : était-ce un tant soit peu utile, vu que le boss décidait de tout ? 

La question se pose toutefois de savoir ce que le gouvernement Bayrou va faire de ces rencontres. En espérant que les échanges ne finissent pas à la poubelle après avoir servi à apaiser momentanément la colère des Français, comme les cahiers de doléance et tous les comitésThéodule montés pour désamorcer les bombes sociales, faire de la pub à « Jupiter », et qui nous auront coûté un « pognon de dingue » en déplacements, sécurité, frais accessoires. 



Las ! Ce n’était que de la « poudre de Perlimpinpin » pour faire taire aux moments cruciaux les « Gaulois réfractaires » et « illettrés », « ceux qui ne sont rien », en leur faisant croire qu’ils participeraient à décider de leur propre sort, et qui n’aura, au fond, servi qu’à les dégoûter de la politique.

La balle est dans ton camp, François, essaie donc de faire mieux que ton boss en empathie. De toute façon, il est impossible de faire pire : c’est peut-être le seul domaine où ta situation professionnelle serait confortable avec une victoire assurée. Il te suffit juste d’avoir le temps d’y arriver, ce qui, en ces temps troublés, n’est pas aussi sûr.


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