dimanche 8 janvier 2023

Le Président chez le Papotin

 


Monsieur le Président,

J’ai regardé votre interview par les journalistes du Papotin.

Si mon époux et mon fils autistes vous avait rencontré, ils vous auraient décrit ces familles désespérées par le système français qui veulent se réfugier en Belgique.

Dois-je vous rappeler la promesse, qu’alors candidat aux élections présidentielles de 2017, vous aviez faite lors de votre carte blanche du débat d’entre-deux tours ?

« Je ne veux plus de personnes en situation de handicap qui soient sans solution. Je créerai tous les postes d’auxiliaires de vie scolaire pour que les enfants en situation de handicap puissent aller à l’école. Je créerai les postes et les structures pour que les enfants, en particulier les jeunes autistes, n’aient plus à aller à l’étranger pour pouvoir être en centre lorsqu’ils sont obligés de l’être. »

Je l’avoue, enthousiaste, j’avais voté pour vous, j’avais même adhéré à votre mouvement.

Un quinquennat et quelques mois plus tard, Présidente de l’Association pour les Français en situation de handicap en Belgique, je tire une fois de plus l’alarme. Pour arrêter « l’exil » en Belgique, vous avez créé un moratoire SANS apporter les solutions équivalentes en France. Et par là-même, vous avez aggravé le problème.

Je vous le demande, suspendez ce moratoire le temps de refondre la prise en compte du handicap en France, les formations, la mentalité, qu’elles deviennent, comme en Belgique, plus éducatives que médicales, que l’on se base sur les atouts de la personne plutôt que sur ses déficiences, créez une meilleure acculturation entre le monde éducatif et le médico-social par des formations initiales et continues communes, un lexique commun…

Cela ne peut se faire en un jour, ni même un quinquennat. Commencez donc pour que les suivants s’en inspirent et qu’un jour, tout le monde puisse avoir une solution adéquate près de chez soi. Pensez aussi à ces frontaliers qui partagent le même bassin de vie et dont l’accueil dans le pays voisin ne pose aucun problème éthique. Pensez à ces personnes qui sont là depuis des décennies et qu’on ne peut déplacer comme des objets.

Pensez à ces adultes français qui, en raison du moratoire, n’ont pas de solution ou bien sont maintenus dans leur établissement pour enfant au détriment des enfants suivants qui n’ont pas de place… Des listes d’attente de plusieurs années, est-ce éthique ? Hospitaliser en psychiatrie une personne en situation de handicap, la mettre sous camisole chimique, sous contention, à l’isolement, est-ce éthique ?

Poser la question, c’est y répondre.

https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/videos-aux-rencontres-du-papotin-sur-france-2-emmanuel-macron-se-livre-sur-son-patrimoine-sa-vie-de-famille-et-les-critiques_5587761.html


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