Adapté
librement de Jean de La Fontaine,
« Les
animaux malades de la peste ».
Un
mal qui répand l’injustice
Et
que la nature n’accorda comme vice
Qu’aux
humains sur cette Terre :
La
soif de pouvoir (puisqu'il faut l'appeler par son nom)
Capable
de permettre toutes les trahisons,
Faisait
aux altruistes la guerre.
Ils
n’en mouraient pas tous, mais tous étaient touchés :
On
n'en voyait point d'occupés
À
se dépêtrer d’un manipulateur pervers ;
À
se heurter à un plafond de verre.
Despotes
et cupides épiaient
Tous
ceux qui pourraient être leur proie
Les
amis se mentaient :
Plus
d'amour, partant plus de joie.
Les
commérages pour conseil, et les ennemis
De
ses ennemis pour amis
Cherchant
gloire et fortune
Pouvoir
et honneur
Rien
n’arrêtait leur rancœur
Envers
ceux qui contre eux faisaient cause commune.
L'histoire
nous apprend qu'en de tels événements
Certains
font de pareils dévoiements :
Ne
les flattons donc point ; voyons sans indulgence
L'état
de leur conscience.
Combien,
satisfaisant leurs appétits gloutons
Ont
tondu force moutons ?
Que
ces derniers avaient-ils fait ? Nulle offense :
Si
ce n’est qu’ils étaient crédules,
Et
à diriger, faciles.
Et
permettez-moi de rajouter que je pense
Que
les Malsains préféraient au Royaume des Aveugles être Borgnes Rois ;
Maîtres
en chaumière que serviteurs à une Cause
Dussent-ils
faire la cinquième roue du carrosse
De
la population dont ils étaient censés défendre les droits !
Les
scrupules leur paraissent inutiles délicatesse ;
Eh
bien, tondre moutons, piétaille, sotte espèce,
Est-ce
un péché à leurs yeux ? Non. Ils pensaient ces Seigneurs,
En
les tondant, leur faire beaucoup d'honneur.
Présentant
leurs opposants
Comme
dignes de tous maux,
Leur
attribuant leurs propres défauts :
Dont
soif de pouvoir et d’Empire.
Ainsi
dirent les Manipulateurs, et flatteurs d'applaudir.
On
n'osa trop approfondir
De
leurs lieutenants, presque aussi populaires
Les
moins pardonnables manières.
Tous
les gens querelleurs, jusqu'aux simples petites mains,
Au
dire de chacun, étaient de petits saints.
L'Innocent
vint à son tour et dit : « J'ai souvenance
D’avoir
œuvré à la cause en collaborant
Avec
dirigeantes instances
Que
j’en fus honoré
Et
pour sensibiliser la cause
Cette
distinction je l’acceptai. »
À
ces mots, on cria haro sur la chose !
Un
habile perfide prouva par sa harangue
Qu'il
fallait dévouer ce maudit animal,
Ce
pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.
Sa
peccadille fut jugée un cas pendable.
Collaborer
pour la gloire ! Quel crime abominable !
Rien
que la mort n'était capable
D'expier
son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon
que vous serez sincère honnête ou menteur mielleux
L’opinion
publique vous fera Diable ou Dieu.
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