Analyse :
L’on ne peut que se réjouir de la libération de Jacqueline Sauvage, qui a vécu un drame affreux (violences,
viols, et aussi violences et viols sur ses filles par leur père…) et était donc
en état de légitime défense quand elle a tué son époux, même si les coups ont
été tirés dans le dos : la légitime défense n’est pas que physique et sur
l’instant !
J’ai moi-même signé et diffusé la pétition en
sa faveur.
Cependant : en prenant une décision
populaire, alors qu’il n’avait accordé précédemment qu’une grâce partielle, le
Président François Hollande se met la justice à dos.
Si au moins la grâce avait été complète du 1er
coup, et n’avait pas traîné, comme il était demandé dans la pétition.
Tandis que là… on a pu constater certaines
lacunes dans les demandes afférentes (manque de remords, aucun plan de réinsertion…)
Si une personne (Jacqueline Sauvage) est
sauvée, on peut craindre le pire pour la suite.
Explications : Jacqueline Sauvage n’a
jamais reconnu le dommage moral d’avoir tué un homme, et n’a pas, au cours de
ses deux demandes successives de libération anticipée qui auraient pu coïncider
avec la grâce partielle, présenté de plan de réinsertion (de réinsertion
sociale s’entend, évidemment on ne parle pas de réinsertion professionnelle).
Les avocates de Jacqueline avaient tout misé
sur la ferveur populaire, et force est de constater qu’elles ont réussi. Le
Président non-candidat a gracié.
Giscard avait refusé de gracier dans l’affaire du pull-over rouge pour une histoire de popularité.
L’on ne peut que se réjouir de la libération de
Jacqueline Sauvage, mais on peut craindre à l’avenir. Ce Président qui ne se
représente pas a pris une décision. Pourquoi les avocates n’ont-elles pas
demandé à Jacqueline Sauvage de déplorer d’avoir été obligée de commettre un
crime, pourquoi ne l’ont-elles pas amenée à présenter un plan de réinsertion
sociale ?
Le contraste entre l’interview radio posée de l’avocate
ce soir du 28 décembre 2016 (elle a cependant reconnu n’avoir pas eu de contact
avec Jacqueline Sauvage pour cette libération – si tant est que sa dernière
soit encore sa cliente – ) et l’interview pleine de cris et de fureur qu’elle
avait donnée lors du 1er refus de libération anticipée il y a
quelques semaines est énorme.
Est-ce que n’importe quel prisonnier pourra
être mis en liberté à l’avenir sans remords exprimés ni plan de réinsertion si
son histoire est médiatisée ?
Les avocates ont certes gagné sur le plan
médiatique pour cette affaire, mais les futures Jacqueline Sauvage en paieront
le prix. On ne se moque pas des Juges impunément.
Le retour de boomerang sera terrible. L’affaire
d’Outreau, raté de la Justice, qui a jeté l’opprobre sur des innocents, a
conduit à une trop grande prudence envers les pédophiles, comme des vases
communicants…
L’affaire Sauvage risque de conduire à un déni envers
les femmes victimes de violence conjugale. Ce sera donc l’inverse de l’effet
escompté, s’il y en a eu un autre dans le chef de certaines personnes
concernées.
Comme d’habitude, je lance un pavé dans la mare :
je vais finir par croire que c’est une de mes spécialités. Rassurez-vous, mes
chers lecteurs, j’en ai d’autres.
Je ne lance jamais d’actions que je ne puisse
assumer : je sais que les impartiaux me reconnaîtront. Les autres, j’attends
leur déluge de commentaires fielleux : ils vont faire augmenter mes audiences
et, par là-même, donner plus de visibilité à mon point de vue…
Qu’ils sachent qu’ils peuvent se retrouver dans
une situation semblable et aussi mal conseillés… Qu’ils essaient la logique. Il
n’y a qu’elle qui soit vraie.
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