Ces 10 derniers jours,
quelques parents d'enfants avec autisme s’en sont pris à nous sur Facebook et
dans un journal.
A l'origine de ces
réactions, un article qu'une des administratrices de l'APEPA, Isabelle Resplendino,
a publié sur son blog personnel : « Des mots grattent »(1). Pour ceux
qui ne la connaissent pas encore, toujours disponible, Isabelle est
particulièrement active auprès des parents et elle œuvre depuis plusieurs
années avec énergie et efficacité en Belgique et en France pour trouver des
solutions aux problèmes concrets rencontrés par les familles.
Compte tenu de
l'expérience qu'elle a accumulée dans ses combats pour les personnes avec
autisme et leurs familles, elle a vécu à plusieurs reprises et avec un grand
sentiment d'impuissance les conséquences malheureuses et non anticipées de
certaines actions menées par des familles désespérées, n'en pouvant plus de
voir leur enfant sans école, sans loisirs, sans soutien de la société, et pire,
sans avenir. Très concrètement, parler de « partir avec » son enfant,
utiliser l'image de son enfant mineur de manière négative,... sont autant
d'actions que les parents d'enfants avec autisme peuvent comprendre (car ils
partagent un vécu, voire une culture commune) mais que la justice et certains
psychologues voient d'un tout autre œil : retrait de l'autorité parentale,
séparation de l'enfant de sa famille,... sont des solutions radicales qui ont
déjà été appliquées en Belgique ainsi que dans d'autres pays européens et sont
donc autant de menaces pour les familles et leurs enfants. À leur décharge, il faut se rappeler que
certains parents ont réellement craqué face au non avenir de leur enfant/adulte.
Informer les familles
de ce risque a semblé nécessaire à Isabelle. Dans la mesure où l'APEPA
travaille pour l'épanouissement des personnes avec TSA et leur famille, cette
information lui semble également importante à relayer, sachant que cela
n'empêche nullement les familles d'agir.
Nous ne savons que trop les problèmes rencontrés au quotidien et la rage
ou le désespoir qui peuvent nous accompagner, nous les parents de personnes
avec autisme.
En effet, dans
certaines situations, les actions d'éclat, l'expression des émotions, les
actions décalées... font bouger les choses. Elles servent parfois d’aiguillon,
de déclencheur. Pour ce qui est du travail de longue haleine et des politiques
concrètes, ce sont les actions de fond, plus rationnelles et consensuelles qui
sont efficaces.
En bref, pour l’APEPA,
tout combat constructif en faveur des personnes avec autisme mérite d’être
largement encouragé car il y a encore beaucoup à faire pour que nos enfants,
adolescents, adultes puissent réellement s'épanouir dans notre société. Si des
avancées significatives ont eu lieu ces 20 dernières années (classes TEACCH,
centres de diagnostic, services d'aide à l'intégration, conférences, formations
des professionnels et des parents, services de répit et de loisirs...), si de
nouveaux projets continuent de voir le jour, ce qui existe est largement insuffisant
et le quotidien de la majorité des familles d'enfants/adultes avec autisme
demeure à l'heure actuelle un vrai parcours du combattant, épuisant et
désespérant. L'avenir de nos enfants/adultes, à court, moyen et long terme
demeure très préoccupant pour nombre de familles. Le temps d’une législature
n’est pas celui des familles, dont les besoins immédiats ne sont pas
rencontrés.
Cela dit, nous pensons
que, comme nous le pratiquons dans l'éducation de nos enfants avec autisme,
quand une avancée ou un progrès (même partiel) voit le jour, il convient de
l’encourager car ce combat pour l’autisme ne se gagnera que pas à pas, si
petits fussent ces pas !
Si nous pouvons
transformer ce combat en combat conjoint ou parallèle, nous augmentons les
chances d'aller plus loin, plus rapidement, plus efficacement, qu’en nous
opposant. Le Plan Autisme est en application par étapes, certes progressives (et,
par définition, trop lentes pour nombre de parents) mais il a le mérite de
poser des bases structurelles pour une reconnaissance des besoins de nos
enfants et le décrier ne fait rien avancer.
Par ailleurs, tout
conseil est toujours bon à prendre et notre association vous remercie pour
toutes les réactions de désaccord, tous les encouragements et témoignages de
sympathie, ces derniers reçus en grand nombre au cours des dix jours passés.
Nous restons en effet très attentifs à toutes les informations, remarques,
suggestions qui nous arrivent et les relayons au mieux pour faire avancer la
cause de l’autisme, comme le montre la Newsletter de l'APEPA.
(1) Une réponse
d'Isabelle à certaines réactions a été indûment postée sur la page Facebook de
l'APEPA. Cette réponse a été, d’un commun accord, retirée de cette page.
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