Comme
je le craignais dans ce précédent billet, le site de Chercq
(la ville où certains n’ont plus de pétrole mais encore des idées) n’a pas encore
été dépollué.
Voir
cet article en photo. Ne vous arrêtez pas au titre, qui dit : « Un
dépôt pétrolier reconverti – Chercq : Dépollué, le site accueillera un
centre pour personnes handicapées ».
En
effet, il est écrit que dans la cuve où il y a déjà des bureaux, on procèderait
à un aménagement pour une vingtaine de lits, l’aménagement d’un bâtiment
supplémentaire pour une autre vingtaine de personnes devant s’effectuer quand les sols seraient dépollués. Tout cela peut
sembler hypothétique. Pourquoi ne pas dépolluer avant le 1er
aménagement ? Qui fera respecter cette promesse, vu que nombre d'administrations seront tentées de se renvoyer la balle quant à leur responsabilité respective ?
Eh oui, en fait le titre veut dire, comme on
peut le lire si on prend la peine de lire l’article en entier :
« Lorsqu’il sera dépollué, le
site accueillera un centre pour personnes handicapées ».
Vous
apprendrez aussi dans cet article que la 1ère société, Cluster
Building Belgium, qui avait installé des bureaux dans une cuve a fait faillite. (C’était d’ailleurs déjà
écrit dans le 1er article).
En
cherchant un peu sur le net, vous trouverez cet article intéressant à propos de
ce 1er entrepreneur, devenu fantôme… (Attention, le nom de la
société comporte une faute, mais c’est bien la même : Cluster Builder
Belgium ici, d’ailleurs si vous observez mieux le panneau de la photo que le
rédacteur de l’article vous corrigerez de vous-même).
Bref,
facile de deviner pourquoi ce monsieur n’avait pas dépollué les sols pour
installer des bureaux… Il est un peu léger, quand même !!!
Depuis
la faillite, ce site a continué à susciter bien des intérêts, par exemple ceux
de celui qui semblerait un sympathique pied-nickelé ? On en a l’impression
en lisant son portrait ici.
C’était
ce monsieur qui voulait en faire un site médical (après avoir pensé à en faire un site dédié aux métiers de la
construction selon l’article du portrait).
Voir
ce projet sur son site. L’image de pied nickelé en prend un sacré coup, les
dents de la mer du pétrole remonteraient-elles à la surface ?
*Oh
oh… depuis le lendemain de mes visites sur cette page, le site est en
construction…
Naïf
tout de même le Monsieur, car s’il croyait que des médecins allaient se laisser
tenter pour venir travailler là… avec tous les risques pour leur santé et celle
de leurs patients !!!
Enfin
maintenant ce projet a été depuis abandonné. Aujourd’hui il est question de
transformer le site en un home pour personnes handicapées. Je ne sais pas si
notre pied nickelé est toujours là (cela n’a pas l’air d’être), mais il y a, toujours
selon le 1er article de l’avenir, d’autres intervenants :
- La société Otraa (d’investisseurs et promoteurs français et tournaisiens, inconnue dans le monde du handicap),
- La SPRL Jacobus’Invest,
- La SPRL Markostyl (Société de construction avec à sa tête des associés polonais)
- La SPRL Sofidim (dont le responsable est aussi gérant d’Otraa)…
C’est
la discrète ASBL « Luminence Wapi » qui gèrera les lieux. Elle gère
déjà un établissement exclusivement réservé aux Français. Un des membres
fondateurs de cette ASBL gère aussi la SPRL « Cabinet infirmier du Pays Vert », spécialisée dans
la dispense de soins infirmiers et
l’activité de résidence communautaire. On n’est jamais si bien servi que par
soi-même…
Je
suis allée ce lundi à l’hôtel de ville de Tournai consulter le dossier et
porter réclamation, au nom de la délégation Belgique d’Autisme France.
Voici
le résultat :
Le
lundi 20 octobre 2014, jour de clôture de l’enquête sur la demande de permis
d’urbanisme ayant trait à un terrain sis à Tournai (Chercq). J’ai consulté le
dossier au service de l’urbanisme à l’hôtel de ville de Tournai le matin même.
Ce
terrain est actuellement un ancien site industriel désaffecté (anciennes cuves
à pétrole), et le projet est de le réhabiliter en tant que centre pour
personnes handicapées (en très grande majorité françaises si pas exclusivement).
Une cuve, déjà aménagée par un précédent propriétaire en bureaux et
appartements privés serait réaménagée en résidence de 20 lits, l’autre cuve
serait démantelée et un bâtiment serait construit à la place.
Les réclamations que j’ai introduites au nom de la Délégation Belgique
d’Autisme France portent notamment sur :
1) Absence de dépollution de terrain : une étude de
dépollution réalisée par MC3E aurait été déposée au DPS (Direction Protection
des Sols) du SPW (Service Public de Wallonie) de Namur, mais ni cette étude ni
preuve de dépôt ne sont joints au dossier du service de l’urbanisme. Je demande
aussi comment cela se fait-il que l’aménagement de la cuve soit prévu avant la
dépollution, selon l’article paru dans « Le Soir ».
2) Risque karstique : Dans le dossier, il
est stipulé que le risque karstique ne peut être écarté.
3) Interrogations supplémentaires : L’aménagement de la
cuve en résidence de 20 lits (celle qui est déjà aménagée en bureaux et
appartements privés) : l’isolation est-elle satisfaisante ?
4) Demande orale : l’autorisation du service incendie. Dans le dossier, il
est marqué qu’elle a été obtenue sur plan.
Comme
nous étions le jour de la clôture, le demandeur (la société Otraa représenté
par Monsieur Dierick) et son architecte étaient présents. Ils ont pu répondre à
mes questions, ainsi que le collège communal. Voici ces réponses :
1) Dépollution de terrain : La rédaction du plan
d’assainissement est en cours et sera achevée dans les 3 semaines. Des
carottages ont été effectués sur tout le terrain, par l’entreprise indépendante
MC3E. Il s’avère que seule une parcelle éloignée du bâtiment est polluée. Des
analyses sont en cours pour déterminer quelle procédure de dépollution sera
mise en œuvre : enlèvement de terre, remplacement, traitement sur place…
cela dépendra de la pollution. La procédure administrative suit son cours
depuis des mois et sera bientôt achevée. Les dossiers seront envoyés au collège
communal et à la Délégation Belgique d’Autisme France. Le coût de cette
dépollution devrait tourner aux alentours de 100 000 euros, donc une somme
possible à investir pour Otraa. Le
collège communal n’accordera le permis qu’à condition d’être sûr ce que
problème soit résolu.
2) Risque karstique : Le collège communal
m’explique que toute la région est susceptible de connaître des effondrements, donc
tout permis d’urbanisme est assorti automatiquement de la phrase « le risque
karstique ne peut être écarté ».
3)
Interrogations
supplémentaires : Selon M. Dierick et son architecte, le propriétaire
précédent, qui avait aménagé dans le bâtiment ses bureaux et ses appartements
privés, avait eu recours à une très bonne isolation. (Je demanderai donc plus tard si je peux rendre une visite de politesse
au cœur de l’hiver et au chaud de l’été…)
4) Demande orale : l’autorisation du service incendie. Dans le dossier, il
est marqué qu’elle a été obtenue sur plan. Dénégation de M. Dierick, de
l’architecte et du collège communal. Dommage, ils n’ont pas bien lu leur
dossier… Néanmoins, l’architecte m’explique qu’il est prévu de faire tout comme
cela est demandé : portes incendies, etc. L’autorisation devrait donc être
à nouveau demandée sur des aménagements concrets. Petite parenthèse : ceci est aussi un critère indispensable pour
l’APC (Autorisation de Prise en Charge) de l’AWIPH (Agence wallonne pour l’intégration
des personnes handicapées).
Une
autre réclamation, introduite par un voisin, traitait d’un problème de parking,
dont la capacité ne serait pas assez grande. Il s’agirait, selon M. Dierick et
son architecte, d’une confusion entre le nombre de résidents (40) et le nombre
d’employés (10), les véhicules amenant les résidents n’ayant pas vocation à
rester. Par ailleurs, toujours selon le
voisin, le nombre de résidents prévus n’est pas déterminé.
Je
m’étonne et demande combien de résidents sont prévus en tout. Je n’ai pas
obtenu de réponse. L’AWIPH doit donc
revoir son Autorisation de Prise en Charge, à mon avis, car 10 employés pour au
moins 40 personnes, c’est très, très loin des normes minimum…
Toujours
selon la réclamation du voisin :
ü Mobilité dangereuse étant donné la configuration des
lieux et du parking prévu (d’autant plus que certains résidents sont
susceptibles d’arriver en bus d’autres centres, selon M. Dierick
lui-même) ;
ü Absence de clôtures, ce qui peut être dangereux pour les
personnes, d’autant plus qu’on ne sait pas quel type de handicap aura la population
accueillie. (Risque de fugue). Le voisin se plaint aussi du manque
d’informations.
ü …
À toutes ces
réclamations, la Société Otraa devra apporter réponse.
Affaire
à suivre, donc… Je suivrai.
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