Lundi 25 janvier dernier, dans "le courrier de l'Escaut", journal belge, était paru un billet de Robert Nicolas intitulé : "Casse-toi pov'con". Je vous laisse deviner qui y figurait en vedette.
J'avais décidé de le mettre de côté afin de vous en réserver la teneur pour après les élections régionales, car j'avais la crainte que l'on prenne cette diffusion pendant la campagne pour de l'antisarkozysme primaire.
Or, voilà que notre ami Le Crapaud du Marais sort un billet dans lequel il se fait quelque peu l'avocat de notre cher Président, et Claudio pense qu'il a tort, et Mirabelle lui explique pourquoi. Et cela m'incite à avancer la publication de ce qui suit.
Je me garderai bien de juger dans ce billet, je veux juste recopier, mot pour mot, ce que dit M. Nicolas (le journaliste), un Belge, donc forcément plus objectif que nous les Français, au sujet de Nicolas (le président).
Casse-toi, pov'con
(Illustration by Greg Newbold)
Vu cette semaine à la télé : un débat, chez Guillaume Durand, sur les écarts de langage des hommes politiques français qui ont perdu le sens de la dignité, croient que la vulgarité est un signe de modernité, dérapent et gaffent en oubliant les micros et les caméras. Et tout le monde de rappeler le mot célèbre de Sarkozy : "Casse-toi pov'con !", auquel on a envie de répondre, comme l'aurait fait Cyrano de Bergerac : "C'est tout ? Ah non ! C'est un peu court, jeune homme".
L'insulte est une parade qui permet de garder son calme quand l'envie de cogner se fait pressante. Mais c'est tout un art qui peut conduire jusqu'à l'absurde et ainsi à la poésie. L'insulteur digne de ce nom prépare soigneusement son coup. Il aiguise sa phrase pour la rendre plus tranchante. Il peaufine son ouvrage avant de dégainer. Et pour cela, il faut du talent et de l'imagination.
Quand Sarkozy insulte, c'est quand même assez pauvre et très plat. La haine et l'agressivité sont là, mais il manque l'esprit. Casse-toi, pov con !, c'est ringard. Celui qui l'éructe se déclasse. L'insulte parle autant de son auteur que de celui à qui elle s'adresse. Ainsi, c'est parfois celui qui le dit qui l'est.
Que le pov'con se console en sachant que la rage et la morgue font partie de l'indomptable nature de certains chefs. On dit que Sarko est comme ça avec tout le monde, même avec ses ministres. En tout temps et en tous lieux, il reste férocement lui-même. Partout et toujours, cet homme survitaminé est emporté par le pouvoir, le jeu de l'humiliation et le contentement de soi. Et en affichant tous ses signes extérieurs de richesse, il est vraiment tout le contraire de Cyrano. Lui, c'est moralement qu'il avait ses élégances.
6 commentaires:
mais non, mais non, il est gentil au fond ... enfin, sa gentillesse est comme ses affinités : sélective ... mais bon ... :)))
Je n'ai jms dit que c'était bien son "casse toi et etc". Je fais plein de billets qui passent inaperçus et dès que j'évoque Sarkozy, ça se lâche. Bizarre...
Merci, Crapaud du marais (ici nous sommes à l'étang des bruyères, Stambruges en patois).
J'ai dit que tu t'étais fait "quelque peu" l'avocat de N.S., pas son ardent défenseur.
En fait mon billet était prévu depuis longtemps, sur la fameuse phrase, mais j'ai simplement avancé sa date de diffusion, et son lien n'est qu'indirect avec ton article, ne concernant pas la même chose.
Pour le coup, c'est un Belge qui s'est lâché, donc on ne peut pas lui soupçonner un quelconque intérêt électoral.
Au plaisir,
Isabelle
J'avais décrété, en tant que présidente de la voie des femmes, la semaine de la politesse, aussi bien pour les politiques que pour les animateurs de télé ...
Effectivement, quoi de plus moche qu'une grossièreté sortie de la bouche d'une personnalité qui pense que tout un chacun fait partie de son entourage intime ...
Quoi de plus moche que de se fatiguer à expliquer à ses enfants que dans éducation il y a aussi politesse et que la grossièreté n'est pas l'apanage des rois ; bien au contraire ...
Quoi de plus moche que de savoir qu'un élu de la république pour qui on se serait levé un dimanche matin ; voir un deuxième dimanche matin par tous les temps afin de s'entendre dire par cet élu des grossièretés sans borne.
Cass'toi pôv' ... ne serait rien à côté de "Sal ..." proposé par l'un des sbires de sa majesté ...
Ceci fut fait, probablement en surenchère d'un jeu malsain qui consiste à expliquer à la population que si l'on veut être proche du peuple, on doive s'exprimer ainsi ...
Alors je me demande quelle différence y -aurai-il entre un jeune un peu à la dérive hurlant et écrivant sur les murs de son quartier Nik ... la France et un élu de la République traitant une de se congénère de sal ... ou un président de la république, fraîchement élu, insultant un citoyen du sol de sa présidence...
Encore mieux, j'ai écouté une dame d'une élégance rare dire le mot 'chier' à chacune de ses phrases ; alors que le sujet de conversation était la burqa ! Cette dame a donc une drôle de façon de défendre la cause féministe si, toutefois, elle pense que les femmes ne portant pas la burqa ne savent que dire des grossièretés ...
Déroutant, n'est-il pas ???
Et la voie des femmes dans tout ceci ????
On va très bien merci, et sans grossièreté.
Isabelle krief
Superbe commentaire, merci Isa.
Merci Isabelle de m'avoir envoyée vers ce billet, ses liens et ses commentaires que j'ai appréciés. ;-)
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