Actualité
brûlante pour les Français en situation de handicap en Belgique. Alors, grande
vague de rapatriements forcés ou pas ? En-deçà des gros titres accrocheurs
des journaux, la vérité que vous connaissez bien elle, est toujours là :
- Il
est de plus en plus difficile de faire accepter ou maintenir une orientation en
Belgique, et surtout les frais y afférent (hébergement et particulièrement le
transport pour les enfants transfrontaliers qui font l’aller-retour quotidien
domicile français/école spécialisée belge ou résident dans un internat scolaire
public) ;
- Chaque
année, les établissements hébergeurs voient leur dotation baisser, alors que
les salaires sont indexés ; quelle qualité d’accueil peut-on maintenir
dans ces conditions ? In fine, la survie même des établissements n’est
plus envisageable à plus ou moins long terme ;
- 10
établissements belges ont été repris dans le CPOM
français (contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens), officiellement,
« les plus grands, les plus anciens » (ce qui veut dire les moins
chers, les tarifs bas étant viables uniquement si on échelonne les coûts sur le
nombre ; ce qui est une marche arrière par rapport au nouvel arrêté wallon qui relève drastiquement les normes : petites unités de
vie, chambres particulières…) ;
- L’on
n’hésite plus, ces dernières semaines, à interrompre la prise en charge de
frais de transport d’élèves en plein cycle du primaire, alors qu’ils étaient
scolarisés en Belgique et y progressaient depuis la maternelle ;
- L’on
rapatrie des personnes qui sont là depuis des décennies, elles ne sont plus que
des objets ;
- L’on
se fiche des familles qui ont déménagé, quitté leur emploi, vendu leur maison,
pour être plus près de leur enfant/adulte ;
- L’on
ne propose toujours rien d’équivalent en France pour ces personnes et leur
famille : du bricolage institutionnalisé (Réponse accompagnée pour tous,
plan d’accompagnement global : quelques heures par-ci, quelques heures
par-là – psychiatrie pour les cas trop compliqués – justement ceux qu’on envoie
en Belgique). Quid des enfants et des adultes que nous avons réussi à sortir
d’années de contention, de mise en isolement, de camisole chimique ? Quid
de ces enfants pour lesquels il a fallu que l’école les sèvre et leur
réapprenne à manger autrement qu’en léchant l’assiette car pendant des années,
ils étaient restés les mains attachées dans le dos ? Quid de ces adultes
autistes en unités pour malades difficiles, plus faites pour les serials
killers que pour les personnes autistes dont si peu de professionnels en France
savent prévenir et gérer les troubles du comportement et qui trouvent une
solution adaptée en Belgique pour 10 fois moins cher ?
- Quid
de l’arrêt des nouveaux départs en Belgique, même voulus par les familles ?
(oh on ne les empêche pas d’y inscrire leur proche, mais elles doivent alors
financer par elles-mêmes) ;
- Quid
d’un calendrier pour apporter en France les solutions qu’on trouve en Belgique avant d’arrêter le flux ?
- Quid
de l’article 18 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, sur le choix de la
résidence, du pays de la résidence, de la libre circulation des
personnes ?
- Quid
de la scolarité, quand la circulaire contre les départs non voulus en Belgique
ne propose que du médico-social ou du sanitaire pour les enfants, sans avoir même invité le ministère de l’éducation à son élaboration ?
- Quid
de ses familles poursuivies par des services sociaux français mal formés,
confondant handicap et maltraitance, et qui ont trouvé refuge pour leur enfant
en Belgique ?
- Quid
du déracinement imposé une 2e fois à des gens ici depuis des
décennies, dont certains n’ont plus de famille ?
- Quid
de l’éloignement quand une famille de la région parisienne voit son enfant
transféré de Belgique au sud-ouest de la France ?
Non,
bien sûr, il n’y aura pas de vague de rapatriement massif, la France en est
bien incapable. Mais le gouvernement se doit de répondre aux questions que les
personnes françaises en Belgique et leurs familles se posent.
Le
30 avril à Paris, pour la Conférence nationale du handicap, un groupe de
travail destiné aux Français de Belgique s’est ouvert. En même temps (comme
dirait quelqu’un), les associations les représentant n’y sont pas conviées…
1 commentaire:
tout cela est scandaleux , en France il serait temps que nos politiques prennent cette affaire en main et arrêtent de ne parler que d'inclusion . 10/100 des autistes peuvent éventuellement profiter de cette inclusion ce qui fait 90/100 d'exclus . Ces personnes autistes et leurs familles sont pourtant Françaises et ont les mêmes droits que tous les Français ..
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