Extraits :
PROPOSITION 1 :
De
nombreux enfants en situation de handicap se trouvent aujourd’hui, en l’absence
de réponses adaptées à leurs besoins de compensation contraints, de rester à
domicile ou accueillis par défaut dans des structures relevant de la protection
de l’enfance, et se voient ainsi privés de certains de leurs droits
fondamentaux. Le Défenseur des droits recommande ainsi :
ü la mise en place
systématisée de fiches de liaison entre l’ASE et la MDPH pour chaque mineur
pris en charge ainsi que la création d’un référent ASE au sein des MDPH, et
réciproquement, afin de faciliter le suivi des décisions d’orientation ;
ü de mettre en place un
système de recensement des besoins des enfants handicapés et d’information sur
l’offre institutionnelle permettant d’obtenir, en temps réel, des données objectives
au niveau national ;
ü d’accompagner la
création de places en établissements spécialisés du développement d’équipes
mobiles, sanitaires et médico-sociales, en appui des structures et des familles
d’accueil de l’ASE ;
ü que les maisons
départementales des personnes handicapées soient assistées dans la mise en
place d’un mécanisme de suivi de leurs décisions d’orientation ;
ü de définir des critères
objectifs de gestion de listes d’attente par les établissements spécialisés et
de mettre en place un suivi externe de la mise en œuvre des conditions et
modalités d’admission ;
ü d’assurer une égalité
territoriale dans l’accès des familles aux structures de diagnostic ; le
diagnostic précoce doit être considéré comme une priorité des politiques
publiques ;
ü de prendre des
mesures visant à réduire les inégalités dans l’accès aux soins
pédopsychiatriques sur l’ensemble du territoire, à renforcer la formation des
professionnels du milieu médical aux problématiques de santé mentale, et à
garantir l’accueil des mineurs dans un service qui leur soit spécifiquement
destiné avec des personnels spécialisé ;
ü de mettre en
cohérence les évolutions de l’offre de service relevant tant des Départements que
des ARS afin d’éviter des ruptures préjudiciables à l’intérêt des enfants.
PROPOSITION 2 :
Il
a été constaté que l’appréciation du danger ou du risque de danger pouvait
résulter d’une méconnaissance du handicap, notamment pour les acteurs de
l’Education nationale. Aussi, le Défenseur des droits recommande :
ü de renforcer les
liens entre la médecine scolaire et les services de la PMI, dans le cadre de
protocoles et de formations croisées relatives au handicap ;
ü de sensibiliser les
acteurs de l’Education nationale au handicap et aux spécificités d’une prise en
charge par le dispositif de protection de l’enfance ;
ü la mise à la
disposition généralisée, pour les enseignants, de guides pratiques contenant des
informations relatives aux différents partenaires, à l’orientation vers les
structures de diagnostic, à la prévention du harcèlement des élèves handicapés,
à la sensibilisation au repérage et à la gestion des troubles du comportement…
PROPOSITION 3 :
Si
l’entrée dans le dispositif de protection de l’enfance est fondée sur la notion
de danger, les spécificités tenant à l’expression des effets du handicap sur
l’enfant et sa famille sont insuffisamment prises en compte lors des
différentes évaluations. Par conséquent, le Défenseur des droits préconise :
ü que les outils de
recueil des informations préoccupantes intègrent l’item « handicap » de manière
systématique ;
ü d’inclure la question
du handicap dans le référentiel national pour l’évaluation des informations préoccupantes,
prévu dans le cadre de la proposition de Loi sur la protection de l’enfance ;
mettre en place une CRIP unique et pluridisciplinaire dans chaque département ;
ü de sensibiliser les
acteurs de l’évaluation du danger aux spécificités liées au handicap ;
ü d’encourager le
recours à des experts du handicap, notamment au sein de la CRIP et aux
différentes étapes d’évaluation par la protection de l’enfance de la situation
de l’enfant.
PROPOSITION 4 :
Les
troubles envahissants du développement, au titre desquels les troubles du
spectre autistique, restent difficiles à appréhender et appellent des réponses
adaptées, non seulement au stade de l’entrée dans le dispositif de protection
de l’enfance, mais aussi au cours de la prise en charge. Par conséquent, le
Défenseur des droits préconise :
ü que l’ensemble des
travailleurs sociaux soit sensibilisé aux troubles du spectre autistique dans
le cadre tant des formations initiales que continues ; cette sensibilisation
pourrait s’appuyer sur la production d’une grille claire, accessible et
conforme aux préconisations de la HAS afin de permettre le repérage et le
dépistage des signes de l’autisme, destinée aux acteurs de l’enfance (PMI,
travailleurs sociaux, Education nationale, etc.) ;
ü d’inclure, dans la
formation, initiale comme continue, des magistrats des modules de sensibilisation
au handicap et, notamment, aux troubles envahissants du développement ;
ü de veiller à ce que
les organismes et experts qui interviennent auprès des juridictions répondent
aux conditions de conformités fixées par les recommandations HAS/ANESM ;
ü de mettre en place un
réseau d’experts identifiés et formés en partenariat avec les centres de
diagnostic, qui puissent être mobilisés par les différents acteurs concourant à
l’évaluation en protection de l’enfance (CRIP, professionnels réalisant des
mesures judiciaires d’investigations éducatives, experts judiciaires) ;
ü que les questions
d’opposabilité et d’invocabilité des recommandations de bonnes pratiques
HAS/ANESM soient clarifiées au profit de l’ensemble des professionnels intervenant
dans le champ de ces recommandations.
Le
rapport intégral ici.
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