Ça fera dix ans demain que tu es allé voir ce qu’il y avait de l’autre côté. Maintenant tu reposes dans ton cimetière baigné de soleil ; comme aurait dit Brassens, tu passes ta mort en vacances.
Ça
fera dix ans demain que tu nous as fait ton grand salut, que tu as fait pour la
première fois de ta vie une blague qui ne nous a pas fait rire. Mais c’était la
première et la dernière.
La
gare de Toulon est laide depuis que tu ne nous y attends plus. Ça fera dix ans et
l’absence est toujours la même : toutes ces années n’ont pas su la rendre
moins cruelle.
La
vie n’est pas comme l’absence. Bien sûr, elle a repris son cours, elle est
toujours là, mais nous, nous avons changé. Et si nous avons changé, c’est que
cette vie n’est plus la même, car c’est elle qui nous façonne.
Je
ne sais pas si dans dix ans, je viendrai encore te parler des changements qu’auront
apportés ces dix années de plus sans toi. Je ne sais pas si je serai toujours
là pour le faire. Peut-être que d’autres mains sur un autre clavier déploreront
mon absence.
Peut-être
qu’on devrait tous envisager qu’un jour, on puisse abandonner ceux qu’on aime
dans un claquement de doigts et essayer de combler par avance le vide qu’on va
laisser…
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