RésolutionCM/ResChS(2013)16 du Comité des ministres du Conseil de l’Europe - Réclamation
collective n° 75/2011
Fédération
internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) c. Belgique
Si l’on peut
saluer :
· L'attestation d’un certain nombre de violations dans
cette résolution dont l’article 14§1 de la Charte, soulignant que l’accès des
personnes handicapées aux services sociaux n’est égal et effectif que si l’Etat
partie offre des méthodes diversifiées et plurielles de prise en charge de ces
personnes par la collectivité et si les services sociaux effectivement offerts
correspondent, tant du point de vue de leur quantité que de leur qualité, au
mieux que possible, aux besoins individuels, spécifiques et concrets des
personnes intéressées, de sorte que la liberté de choix des usagers concernés
puisse s’exercer.
· La mise en évidence que le manque de collecte par
l’Etat de données et informations statistiques fiables, sur les personnes
handicapées de grande dépendance empêche une approche globale et coordonnée en
matière de protection sociale de ces personnes et constitue un obstacle à
l’élaboration de politiques ciblées à leur égard.
On peut
regretter :
-
Que malgré des
définitions et des chiffres globaux se voulant représentatifs du handicap de
grande dépendance, l’accent est mis sur la seule définition restrictive de la
personne handicapée de grande dépendance comme celles dont la gravité des
déficiences de leur santé les expose à un manque total de maîtrise de leur vie
et dont il résulte que l’institution de centres d’accueil de jour et
d’hébergement de nuit est la méthode la plus appropriée.
-
Qu’il n’y a pas
dès lors violation de l’article E combiné avec l’article 30 de la Charte
concernant le manque de collecte par l’Etat de données et d’informations
statistiques fiables permettant une politique générale et structurelle concernant
toutes les personnes handicapées, car ne désavantage pas spécifiquement les
personnes handicapées adultes grandement dépendantes.
-
Que la
résolution considère donc aussi « qu’il n’y a pas violation de l’article
15§3 de la Charte. L’article 15§3 est une disposition générale qui, en vue de
la pleine intégration et participation des personnes handicapées dans la vie
sociale, ne se limite pas à exiger des États parties de surmonter les obstacles
de communication et de mobilité, mais aussi ceux qui se réfèrent aux loisirs,
aux activités culturelles, aux transports, ainsi qu’au logement. Il est
d’application dans le cas des personnes handicapées adultes de grande
dépendance. » Et pourtant, nous sommes bien loin en vérité de cet
idéal ! Mais la résolution estime que « Néanmoins, la FIDH n’a pas
fourni d’arguments indiquant avec suffisamment de précision en quoi consistait
la violation par la Belgique des obligations qui lui incombent en vertu de
l’article 15§3. »
-
Que le conseil
des ministres prend note de la déclaration de la délégation belge du 9 juillet
2013 qui stipule que les questions principalement soulevées portent sur
le nombre de places d’accueil en centres de jour et d’hébergement de nuit,
ainsi que le système d’établissement de priorités. Le Comité souligne que le
manque de places d’accueil conduit de nombreuses familles à un état de
précarité.
(Mais, y soulève l’absence de collecte par l’Etat de
données et d’informations statistiques fiables à l’échelle du territoire
métropolitain et souligne les mesures prises par les 3 régions
clarifiant les besoins et en affinant le soutien, avec pour objectif de
garantir une liberté de choix, tout en soutenant au mieux les familles afin
d’intégrer mieux les personnes handicapées qui auraient moins de besoins dans leur vie
quotidienne et de permettre d’accueillir ceux dont les besoins sont plus
importants.)
-
Que la
communauté flamande s’appuie en priorité sur le réseau personnel de la personne
handicapée de grande dépendance pour évaluer ses besoins, le soutien des soins
et services spécialisés devant intervenir seulement en complément.
-
Que la région
wallonne reste dans un modèle forfaitaire de BAP (répondant uniquement aux
besoins primaires) et également soumis à l’évaluation de la stabilité de
l’entourage.
-
Que les réponses
de la Région de Bruxelles-Capitale restent très en-deçà des besoins.
Néanmoins l'on
peut se réjouir que les réponses de la Région Wallonne prennent plus en compte
l’inclusion dans la société que l’institutionnalisation. Visent un continuum de
prestations et un soutien personnalisé aux personnes en situation de handicap, une qualité accrue et une organisation plus
efficiente des services.
On peut
approuver aussi le souci de l’entité fédérale d’obtenir des statistiques
fiables, d’offrir une information efficiente aux publics concernés, le projet
de loi sur le statut des aidants (et espérons au futur une possible
rémunération).
Aujourd’hui, est
venu le temps pour les associations de passer à la deuxième phase de
vigilance : épauler les pouvoirs publics dans la réalisation de leurs
projets, les améliorer et surtout remettre l’accent sur une perspective
inclusive.
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