vendredi 20 mars 2020

Co-vide...


Et alors quoi ?
Ils avaient dit qu’il y avait peu de risque que l’épidémie arrive en France.
Ils avaient dit que c’était bien moins grave que la grippe.
Ni l’Europe, ni aucun des gouvernements de ses États-membres, n’avaient cessé les vols vers ou en provenance,  ni fermé les frontières avec la Chine. Ni avec l’Asie.
Il y a eu tout un tas de médiatiques médecins qui nous ont expliqué que les virus se moquent des frontières et donc qu’il était inutile, infondé, ridicule, populiste, fasciste, etc. au choix, de vouloir les fermer.
Comme si le peuple stupide ignorait que les virus ne pouvaient pas prendre leurs petites jambes (et accessoirement) leurs mitraillettes à leur cou pour venir nous coloniser de leur propre initiative. (Le peuple, c’est con, c’est la 1ère chose qu’on apprend à SciencesPo et/ou dès qu’on s’élève dans les strates des partis politiques).
Ou comme si les vecteurs des virus n’étaient pas des personnes qui passent physiquement les frontières. 

La première erreur :
C’étaient des raisons économiques qui écrivaient les discours des politiques, en bons valets qu’ils sont des intérêts privés, mais leur incompétence a fait qu’ils n’ont pu se rendre compte alors que la facture économique serait beaucoup plus lourde pour avoir temporisé et espéré échapper à la pandémie ; autant que le petit enfant espère passer à travers les gouttes de pluie.

Com, mensonges et incohérences :
Ils avaient dit que le peuple était en pleine psychose.
Ils avaient dit que ce petit virus était bien moins grave que la grippe.
Ils avaient multiplié les incohérences : tel rassemblement interdit, mais autorisé tel match aux milliers de supporters dont la moitié venait d’une zone sévèrement infectée d’Italie, pays aujourd’hui qui ne sait plus quoi faire de ses morts, et dont le reste de l’Europe tremble d’épouser le funeste parcours.
Ils avaient exhibé en exemple le couple présidentiel allant au théâtre.
Et même, le Président en visite en Ehpad, paradant auprès des aînés si fragiles à l’épidémie[1], en centre du Samu, en resto inclusif, parfois en mode collé-serré, voire distribuant force accolades.
Cerise sur… (je n’ose plus dire quoi ; à mon avis le château plus que le gâteau) : la 1ère dame qui, se baladant sur les quais de Seine, s’offusque des Parisiens s’y baladant ! Peut-être, les descendants des gueux qui n’ont pas préféré la brioche au pain ?

Culpabilisation :
Pour la faire oublier, rejeter sa faute sur tout le peuple en dénonçant les agissements d’une petite partie :
Aujourd’hui, on reproche au peuple de n’être pas discipliné et de disséminer ses germes partout. C’est vrai pour certains d’entre eux, monstres d’égoïsme et de bêtise.
Ils pourront toujours revendiquer l’excuse de l’exemple donné par leurs gouvernants.
Mais c’est une mauvaise excuse.
Car ils savent que leurs gouvernants leur mentent. Ils le savent depuis longtemps, au moins depuis le nuage de Tchernobyl. C’est donc vrai que les risques qu’ils prennent délibérément le sont sous le prisme de l’égoïsme, et non pas d’une désinformation qu’ils connaissent à sa juste dimension. 

La haine du populo :
Il est cependant assez interpellant de constater que les élites voient ceux d’en bas, les « sans-dent », « ceux qui ne sont rien » comme une masse populaire grise et floue, incapable de réflexion, juste prompte à s’emporter pour le plaisir et la vengeance. Ou le plaisir de la vengeance – mobile : la jalousie. 


Quel peuple indiscipliné !
Depuis des décennies, il râle contre le démantèlement du système de santé publique.
Il râle contre la mondialisation qui fait fabriquer dans de lointains pays, par des esclaves parfois très jeunes, entre autres artefacts, les médicaments et les masques hygiéniques.

On vire casaque :
Un président d’origine ultra-libérale, qui s’exprime en direct à 20h à la TV, avec des accents keynésiens, comme s’il découvrait l’eau tiède. Oui, garantir les services publics dont ceux de la santé est une nécessité pour ne pas que le pays se crashe économiquement à la 1ère pandémie (à mon âge on ne croit plus à l’humanisme revendiqué par les politiques).

Très, très tard :
Cela fait des décennies que les gouvernements de chaque pays de l’Union Européenne – et d’ailleurs – se sont évertués à défaire les services publics dont, et pas la moindre victime, le système de santé. Ils ont aussi, comme l’indiquait précédente appellation de l’UE : « le marché commun » ouvert les portes à la mondialisation, d’où pénurie de masques, de gels hydroalcooliques, de médicaments, etc. 

Les jours d’après :
Mais après le confinement, après l’épidémie passée, que nous aurons compté et pleuré nos morts, que ferons-nous ?
Laisserons-nous encore cette caste qui n’a d’égal à son incompétence que son avidité, son hypocrisie nous diriger encore plus loin vers notre perte ?

Tenterons-nous de manifester ? Et si oui, comment réagiront les forces de l’ordre ? Se rappelleront-elles qu’elles sont issues de ce peuple sur lequel on les envoie tabasser, mutiler, amputer, éborgner ?
Auront-elles dépassé leur servilité à ce système, lasses de compter leurs morts, d’avoir été envoyées à la surveillance rapprochée des confinés sans protection ?

C’est bien là la grande crainte des castes qui nous gouvernent, elles-mêmes serviles de celles du grand capital.

Ça ira pour danser la Carmagnole :
Si les gouvernants profitent de l’après-épidémie pour resserrer la vis sur le peuple en prétextant les dépenses qu’ils ont été obligés de consentir face au virus, ce sera un très mauvais calcul de leur part. Le système actuel ne devra son salut que s’il lâche du lest et permet à ceux d’en bas de mieux vivre, par un ruissellement qui ne sera pas qu’imaginaire, une dorure de pilule que le peuple ne saura plus jamais avaler. Plus de mots, des actes ! 

Ou ce sera parti comme en 1789…



[1] Comme un maire sortant en campagne dont on a appris qu’il était porteur du virus…

3 commentaires:

Coco a dit…

Tu as malheureusement raison

Coco a dit…

Tu as malheureusement raison dans ton analyse

Isabelle Resplendino a dit…

J'en ai peur...