mercredi 28 décembre 2016

Jacqueline Sauvage a été enfin libérée sur grâce présidentielle

Analyse :
L’on ne peut que se réjouir de la libération de Jacqueline Sauvage, qui a vécu un drame affreux (violences, viols, et aussi violences et viols sur ses filles par leur père…) et était donc en état de légitime défense quand elle a tué son époux, même si les coups ont été tirés dans le dos : la légitime défense n’est pas que physique et sur l’instant !



J’ai moi-même signé et diffusé la pétition en sa faveur.

Cependant : en prenant une décision populaire, alors qu’il n’avait accordé précédemment qu’une grâce partielle, le Président François Hollande se met la justice à dos.
Si au moins la grâce avait été complète du 1er coup, et n’avait pas traîné, comme il était demandé dans la pétition.
Tandis que là… on a pu constater certaines lacunes dans les demandes afférentes (manque de remords, aucun plan de réinsertion…)
Si une personne (Jacqueline Sauvage) est sauvée, on peut craindre le pire pour la suite.

Explications : Jacqueline Sauvage n’a jamais reconnu le dommage moral d’avoir tué un homme, et n’a pas, au cours de ses deux demandes successives de libération anticipée qui auraient pu coïncider avec la grâce partielle, présenté de plan de réinsertion (de réinsertion sociale s’entend, évidemment on ne parle pas de réinsertion professionnelle).

Les avocates de Jacqueline avaient tout misé sur la ferveur populaire, et force est de constater qu’elles ont réussi. Le Président non-candidat a gracié.

Giscard avait refusé de gracier dans l’affaire du pull-over rouge pour une histoire de popularité.

L’on ne peut que se réjouir de la libération de Jacqueline Sauvage, mais on peut craindre à l’avenir. Ce Président qui ne se représente pas a pris une décision. Pourquoi les avocates n’ont-elles pas demandé à Jacqueline Sauvage de déplorer d’avoir été obligée de commettre un crime, pourquoi ne l’ont-elles pas amenée à présenter un plan de réinsertion sociale ?

Le contraste entre l’interview radio posée de l’avocate ce soir du 28 décembre 2016 (elle a cependant reconnu n’avoir pas eu de contact avec Jacqueline Sauvage pour cette libération – si tant est que sa dernière soit encore sa cliente – ) et l’interview pleine de cris et de fureur qu’elle avait donnée lors du 1er refus de libération anticipée il y a quelques semaines est énorme.

Est-ce que n’importe quel prisonnier pourra être mis en liberté à l’avenir sans remords exprimés ni plan de réinsertion si son histoire est médiatisée ?

Les avocates ont certes gagné sur le plan médiatique pour cette affaire, mais les futures Jacqueline Sauvage en paieront le prix. On ne se moque pas des Juges impunément.

Le retour de boomerang sera terrible. L’affaire d’Outreau, raté de la Justice, qui a jeté l’opprobre sur des innocents, a conduit à une trop grande prudence envers les pédophiles, comme des vases communicants…
L’affaire Sauvage risque de conduire à un déni envers les femmes victimes de violence conjugale. Ce sera donc l’inverse de l’effet escompté, s’il y en a eu un autre dans le chef de certaines personnes concernées.

Comme d’habitude, je lance un pavé dans la mare : je vais finir par croire que c’est une de mes spécialités. Rassurez-vous, mes chers lecteurs, j’en ai d’autres.

Je ne lance jamais d’actions que je ne puisse assumer : je sais que les impartiaux me reconnaîtront. Les autres, j’attends leur déluge de commentaires fielleux : ils vont faire augmenter mes audiences et, par là-même, donner plus de visibilité à mon point de vue…

Qu’ils sachent qu’ils peuvent se retrouver dans une situation semblable et aussi mal conseillés… Qu’ils essaient la logique. Il n’y a qu’elle qui soit vraie.



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