samedi 29 septembre 2012

Le Cid du Béarn



Vers moi donc cette troupe s'avance,
Et porte sur le front une pauvre assurance.
Nous partîmes trois mille ; mais quand se retira le mirage
Nous nous vîmes cinq cents en arrivant aux plages
Tant, à nous voir les traiter avec un tel dédain,
Les plus fidèles éprouvaient de chagrin !


J'en perds les deux tiers, aussitôt qu'arrivés,
Dans le fond des fédérations qui lors furent humiliés ;
Le reste, dont le nombre diminuait à toute heure,
Brûlant d'impatience, loin de moi demeure,
Récriant d’indignation ou sans faire aucun bruit
Part pour sa bonne part en d’autres partis.


On les laissa passer ; tout nous parut tranquille;
Point d’adhérents dehors, point aux murs de la ville.
Notre profond silence parlant à leurs esprits,
Ils n'osaient plus douter de nous avoir compris ;
Pour souffrir ce devoir leur colère est trop forte ;
Le flux les apporta, le reflux les remporte ;


Cependant que leurs chefs, engagés parmi nous,
Et quelque peu des leurs, tous percés de nos coups,
Discutaient vaillamment et vendaient bien leur avis
À me comprendre moi-même ils me convient
Je les rembarrai eux et leurs idées en même temps;
Et le combat cessa faute de combattants !


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