mercredi 16 mai 2012

La plus belle des ambitions nationales


« Faire de l’école un lieu d’intégration de tous les enfants reste la plus belle des ambitions nationales, celle que je porte aujourd’hui »

(François Hollande, 15 mai 2012)


Monsieur le Président,
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Un appel au secours
Un ultime cri d’amour
D’un père au désespoir
Monsieur le Président
Il ne s’alimentera plus
Tant que sa fille n’ira plus
À l’école avec les autres enfants
Parce qu’elle est différente
Parce qu’elle est handicapée
On ne veut pas l’intégrer
Voilà l’ambition de votre France.


Depuis que mon fils est né
Il n’était pas comme les autres
Et pour lui donner un avenir
On vit à l’étranger
Ici avec d’autres réfugiés
Il a droit à l’école
Il deviendra un homme
Il a droit à la dignité
Quel est ce pays qui condamne
Ses plus fragiles à l’exil
Un pays en péril
Un pays sans âme
Un pays sans honneur
Votre pays
Notre patrie
Une patrie sans cœur.


Faudra-t-il que tous les parents
S’enchaînent aux grilles des écoles
Pour ouvrir leurs portes
À leurs enfants différents ?
Faudra-t-il que mille pères,
Fassent la grève de la faim ?
Et qu’ils soient rejoints
Par autant de mères ?
Que faudra-t-il faire
Pour qu’enfin 
On respecte de ces enfants
Le droit le plus élémentaire ?
Combien de larmes verser ?
Combien de protestations ?
Jusqu’où nous mèneront
Toutes ces luttes à livrer ?





Le papa de Camille en grève de la faim
(Image : La Nouvelle République)


4 commentaires:

Françoise Boulanger a dit…

Lorsque François Hollande a prononcé son discours et qu'il a parlé d'intégration, j'ai naturellement pensé à toi...
Nous verrons ce que le ministre va faire. Je ne me souviens pas si quelque chose de précis a été dit sur ce sujet depuis la réunion que Vincent Peillon avait initiée en 2009, rencontre où Marielle de Sarnez s'était rendue si tu te souviens. Cet homme me semble assez modéré, pas aussi sectaire que d'autres, soyons donc confiants.

Isabelle Resplendino a dit…

Bonsoir Françoise,

Il y a en effet des choses qui ont été dites.

Maintenant, place aux actes : nous jugerons sur le travail accompli.

à suivre...

Anonyme a dit…

Oui, je comprends tellement ceux qui quittent la France, moi même j'y songe....je suis sidérée de ce pays, une telle richesse et en faire quoi ? Pays d'envieux qui vont regarder si on n'a pas eu plus qu'eux dans l'assiette...je serais prête à renoncer aux allocations si demain ma fille va normalement à l'école et apprend ce qu'elle doit apprendre et qu'on lui propose une école à deux pas de notre domicile...et que bien sur, elle y soit heureuse et acceptée et respectée pour sa différence ! Je serais prête à me remettre à travailler activement à mes projets et réussir, si je savais que demain je ne serais pas obligée de la mettre sous tutelle ou curatelle pour la protéger de gens peu scrupuleux...qui s'en sortent toujours sans trop de complication, à la finale....ce pays a besoin d'être dépoussiéré et complètement changé dans sa mentalité profonde...mais faut pas rêver...car apparemment les gens sont contents comme ça...ils suivent le mouvement...et le pire c'est que j'exagère à peine !

Isabelle Resplendino a dit…

Merci pour votre témoignage !