mercredi 1 juin 2011

Double nationalité

Mon fils a la double nationalité, belge et française, et moi-même, Française résidant en Belgique, j'effectue en ce moment les démarches pour obtenir cette nationalité belge, ayant appris récemment que depuis 2009, on n'est plus obligé de renoncer à la nationalité française pour l'acquérir.

Mme Le Pen vient d'envoyer une lettre aux députés français pour leur demander de supprimer le droit à la double nationalité.



La dérive de l'UMP vers le FN fera-t-elle que mon fils et moi devrons renoncer à un des deux pays que nous aimons, et qui font autant partie l'un que l'autre, de notre histoire et de nos racines ?


 






Non, je n'aime pas ce qu'est en train de devenir cette France, cette France de haine, de malheureux à qui les vrais responsables de leurs malheurs désignent des boucs émissaires. Si je dois choisir une nationalité, ce ne sera pas celle du pays qui m'aura obligé de choisir.





10 commentaires:

Françoise Boulanger a dit…

Moi non plus, chère Isabelle, je n'aime pas du tout ces idées-là ! Lorsque nous avons la chance de découvrir d'autres pays, cela ne nous oblige pas à choisir entre une culture ou une autre. Bien au contraire, cela nous épanouit, nous ouvre vers de plus grandes richesses, de plus grands savoirs et savoir-faire.
Tu parles de ton fils qui est un adorable garçon très certainement aussi fier de son papa que de sa maman.
Je pense à mes petites filles dont la maman est française et le papa britannique. Et qui ont la chance de maîtriser déjà trois langues (français, anglais, gallois...). Je pense à mon fils dont l'épouse est chinoise, elle qui va bientôt donner naissance à un bébé qui ne se sentira ni prisonnier de l'Orient, ni de l'Occident... Un citoyen du monde !

Et quelques fous voudraient nous saboter ce progrès ?!
Ne t'inquiète pas, ils n'y parviendront pas.

Isabelle Resplendino a dit…

Merci pour ton commentaire, Françoise, très juste et surtout pour ta conclusion pleine d'espoir.

Mirabelle a dit…

stupide comme idée ! vraiment stupide !
ça me donne envie de demander la nationalité italienne en complément de la française !

Isabelle Resplendino a dit…

En fait, il faut vivre assez longtemps dans un pays (en l'occurence, la Belgique) ou avoir épousé un Belge (mon cas personnel correspond aux 2 situations). Je suppose que tu ne corresponds pas aux critères vis-à-vis de l'Italie Mira ? D'origine italienne par mon père, je ne pourrais (ni ne désire, ne connaissant pas assez l'Italie) le faire.

Il est toutefois vrai qu'une nationalité est parfois donnée trop facilement, et c'est sur ces critères-là que l'on doit travailler, plutôt que de vouloir supprimer ce qui est déjà accordé.

Pour en revenir à mon cas personnel, c'est une démarche qui vient du coeur, et il ne me viendrait pas à l'esprit de demander la nationalité d'un pays que je n'aimerais pas, ni de volontairement perdre celle d'un pays que j'aime.

Isabelle Resplendino a dit…

Ce que je craignais est arrivé : l'UMP emboîte le pas au FN sur cette proposition
http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Claude-Goasguen-veut-limiter-la-double-nationalite-310959/

Isabelle Resplendino a dit…

Le député PS David Assouline a rappelé que beaucoup de binationaux sont des Français expatriés, comme moi. Et que dire pour mon fils, qui est né à la fois Belge et Français ?

Salvatore Adamo a obtenu récemment aussi la nationalité belge, dont il a fait la demande puisqu’il n’était plus obligé de renoncer à l’italienne. Comme moi, il se sent à la fois belge et (italien en l’occurrence), pourquoi devoir absolument renier une partie de notre identité ?

Isabelle Resplendino a dit…

Un billet de Patrick Weil (liens et extraits) sur Marianne :

http://www.marianne2.fr/Patrick-Weil-la-France-ne-peut-abandonner-la-binationalite-qui-s-impose-partout_a207071.html

La binationalité est un fait auquel on ne peut plus toucher car il est le produit direct de l’égalité homme/femme. Jusqu’au milieu du XXe siècle, la femme qui épousait un homme d’une autre nationalité perdait sa nationalité. Ainsi, les enfants qui naissaient n’avaient qu’une seule nationalité. L’égalité homme/femme s’est développée et aujourd’hui la femme conserve sa nationalité quand elle épouse un homme d’une autre nationalité. Elle a les mêmes droits que l’homme de transmettre sa nationalité à ses enfants.

Ces Français qui sont à l’étranger et qui ont une autre nationalité se sentent Français et sont des atouts pour l’influence de la France dans leurs pays de résidence. C’est ce que tous les pays du monde ont compris.

La présence massive d’Italiens en France ne nous a pas empêchés de faire la guerre à Mussolini en 1939-1940 et d’avoir des Italiens qui s’engageaient dans l’armée française contre leur propre pays.

Autour de ses valeurs la France garde un énorme potentiel d’intégration et de rayonnement dans monde, et pour cela les binationaux sont un atout: il nous faut donc sortir d’un débat régressif et malsain qui nous rabougrit, sortir de ces divisions artificielles et se tourner vers un avenir à construire ensemble.

JF le démocrate a dit…

Bonsoir Isabelle,

Il me semble que ce n'est ni toi, ni ton fils qui êtes visés par cette idée, mais que vous êtes de simples victimes "collatérales" dans une escalade anti-Maghreb.

Rappelle-toi de l'affaire des quotas dans l'équipe de France de foot, qui a pris des allures totalement disproportionnées au point de devenir un cheval de bataille pour 2012. LE FN en premier, et bien sûr l'UMP suit...

L'exposé de ton cas personnel prouve que ce genre de mesure relève du grand n'importe quoi, sauf à clairement dire "on ne veut plus de bi-nationaux Franco-algériens, Franco-tunisiens, Franco-marocains, Franco-Rom (une absurdité par nature) voire Franco-un quelconque pays d'Afrique". Mais comme ce serait inconvenant, voire illégal de dire cela, on généralise.

La campagne de 2012 a commencé sous le pire auspice, celui de la haine de l'autre. A l'origine FN, reprise par l'UMP. Tu n'es pas visée, tu es juste victime de ce populisme à deux balles.

Comme tu le sais, j'habite dans le Nord de la France, pas loin de la frontière belge. Dans la petite ville où j'habite, un Belge ou un Hollandais sera toujours le bienvenu, mais un arabe... On n'est très très loin de Bienvenue chez les Ch'tis, le Nord et en particulier ses petites villes (ça va mieux dans les grandes villes), constituent un véritable terreau pour le racisme anti-arabe ou anti-noir. Est-ce un hasard si M. Le Pen a élu domicile à Hénin-Beaumont?

Dany Boon a voulu faire rêver, le problème c'est qu'il ne nous a vendu que du rêve, très loin de la vraie réalité.

Isabelle Resplendino a dit…

Absolument d'accord avec toi, JF, d'ailleurs la lettre de Marine Le Pen est assez explicite en ce sens...

Victimes collatérales, oui, dans une surenchère pour la course aux voix.

De fait, le FN est égal à lui-même, en ces temps troublés, on pouvait craindre que l'UMP lui emboîte le pas, voilà, c'est fait. La prochaine étape, c'est l'alliance ?

Le film de Dany Boon est une fiction, avec des aspects vrais et exagérés, pas du tout exhaustif, et n'est pas en effet un film pour l'exemple, mais une comédie pour nous faire rire... je ne crois pas que le propos de l'auteur était de faire un film réaliste. La chaleur des gens du Nord n'est pas une légende, mais en ces temps de misère, la haine de l'autre revient.

Je suis immigrée et je peux donc affirmer sans craindre les critiques que, dans une population étrangère, il y a une partie qui émigre en aimant son nouveau pays et voulant s'y forger un avenir, une autre partie faite d'opportunistes.

Le désastre de l'éducation nationale fait que souvent, un enfant pauvre et/ou n'ayant pas le français comme langue maternelle aura peu de chances de trouver un emploi, et de grands risques pour tomber dans la délinquance.

Toutes ces raisons peuvent expliquer aussi la haine qui n'est pourtant pas justifiable : il ne suffit pas d'être Français de souche pour être honnête, ni d'être Français d'origine étrangère pour être malhonnête.

Isabelle Resplendino a dit…

La fin de la remise en cause de la binationalité
Pour ce qui est de la question de la binationalité, le président de la République a tenu à souligner que, pour lui, le débat était clos et que l'on n'avait pas à revenir sur le sujet.
Espérant avoir ainsi contribué à votre information,
Bien cordialement,
Georges-Francis Seingry
Conseiller à l'Assemblée des Français de l'Etranger